Natione Afer: Attilio Mastino ieri a Cartagine (testo provvisorio)

 

 

Laboratoire « Diraset Etudes Maghrébines »

L’autochtonie dans le Maghreb et en Méditerranée occidentale de la protohistoire aux temps modernes : Approches socio-cultelle et patrimoniale

Colloque international Etre autochtone, devenir autochtone : Définitions, représentations

Tunis 24-26 octobre 2019

 

Attilio Mastino

Natione Afer, Maurus, Libicus

Le thème de l’expression natione Afer que Patrick Le Roux a abordé ier et que nous abordons aujourd’hui a, comme nous le verrons, de profondes répercussions historiques, politiques, identitaires, qui frappent même la contemporanéité et concernent l’identité – principalement culturelle- de marins, soldats, auriges, gladiateurs, artistes, médecins, hommes et femmes engagés hors des provinces africaines. Mais il est clair que notre discours doit s’elargir à tout l’empire. Cette identité est également revendiquée par leurs héritiers survivants, qui ne semblent pas se soucier de la traditionnelle hostilité romaine vis-à-vis des pérégrins africains pour laquelle on avait même parlé de racisme et de xénophobie (pensons à l’exitiabile genus Maurorum). Les Africains qui se trouvaient dans des terres lointaines souhaitaient probablement souligner avec nostalgie leurs liens toujours présents avec leurs territoires d’origine, la valeur d’une autochtonie profonde et géographiquement enracinée d’une famille qui, même après son déplacement, continuait à ressentir qu’elle appartenait à un territoire lointain, car – et nous employons ici les mots de Cesare Pavese – « Un paese ci vuole, non fosse che per il gusto di andarsene via. Un paese vuol dire non essere soli, sapere che nella gente, nelle piante, nella terra c’è qualcosa di tuo, che anche quando non ci sei resta ad aspettarti » [Il faut avoir un pays, ne serait-ce que pour le plaisir de partir. Un pays signifie ne pas être seul, savoir que parmi les gens, parmi les plantes, sur la terre, il y a quelque chose qui t’appartient, qui même lorsque tu n’y es pas, t’attend]. C’est donc le refus de renoncer à ses propres racines, avec le rappel à une aire géographique à laquelle on appartenait non pas en tant que incolae extérieurs mais par le sentiment profond, par le lien culturel avec une série de générations précédentes, meme si tous les ancetres n’etaient pas africains et meme s’ils etaien citoyens romains. On perçoit également des sensibilités différentes sur le plan psychologique et ce que Ben Romdhane à Sousse dans Les Afri et leurs territoires à l’époque romaine a défini comme une alternance entre « conception ethno-identitaire » et « conception géo-admistrative ». Il ne s’agit pas d’indiquer tout simplement la provenance géographique, la résidence principale, le domicile, mais par l’expression natio on entre dans un groupe social très vaste, considéré comme unitaire dans son ensemble, même en forçant une réalité faites de rencontres, de relations, de contacts dont nous pourrions dire que Jugurtha est la synthèse. Nous nous rendons parfaitement compte que, suivant les sources, on oscille entre la dimension purement ethnologique (qui est utile pour indiquer le groupe auquel appartient un “étranger” vivant depuis longtemps loin de sa natio d’origine et qui se définit surtout (mais pas tousjours) par l’absence de la civitas romaine) et la culture d’appartenance, la naissance et l’origine géographique lointaine d’un personnage, même si l’on faisait généralement allusion, à l’époque impériale, – malgré l’avis différent de Theodor Mommsen – à une province ou à un groupe de provinces, plus rarement à un peuple (p. es. natione Bessus o natione Batavus) et presque jamais à une ville. <<Un petit nombre d’inscriptions latines sur les pierres tombales de soldats de la marine romaine – a écrit recemment Michael A. Speidel – qualifie le défunt de natione Ponticus. Theodor Mommsen a estimé que de telles dénominations faisaient partie d’un schéma général basé sur «un sens d’affinité généalogique» et ne respectant pas les frontières administratives romaines. De même, une théorie récemment publiée par M. Dana sur Patrie d’origine et patries électives soutient que les soldats ont choisi la manière dont ils indiquaient leur domicile en tenant compte de leur sentiment vis-à-vis de leur lieu d’origine et que, par conséquent, ces désignations traduisaient des sentiments d’identité. En conséquence, les individus se décrivant comme natione Ponticus auraient dû se sentir particulièrement attachés à leur identité «pontique». Cependant, le schéma qui se dégage des sources traditionnelles suggère que l’expression natione Ponticus s’enracine dans les pratiques administratives de la force navale romaine. Pour Speidel il restait néanmoins ambigu et se prêtait à des «malentendus».

Mis à part le fait que seule une minorité de textes relatifs aux Africains concerne les marins, mais aussi certaines femmes, d’ailleurs, il y a une nuance, qui n’est pas la même dans les sources littéraires et dans les sources épigraphiques, entre gentes et nationes, avec un élargissement du champ restreint des gentes installées sur le territoire vers les nationes qui semblent souvent se rapporter à une réalité indistincte, celle d’une province entière ou même à un groupe de provinces, l’Afrique, les Maurétanies, les Gaules, les Hispaniae, la Dalmatie, la Pannonie, la Phrygie, la Sardaigne etc. Quant à l’utilisation de l’expression concernant l’origo, natione Afer, Maurus, Libicus, etc., il est évident que le point de vue adopté dans les inscriptions est totalement extérieur au territoire d’origine, mais celui-ci est toujours rappelé positivement comme étant le territoire d’appartenance. Pour l’Afrique, nous sommes en possession de plus de quarante attestations relatives à des groupes importants de population sans autres distinctions à l’intérieur de ces groupes unitaires de gentes; toutes ces attestations étant documentées à Rome ou en Province mais jamais en Afrique, et n’étant quasiment jamais à l’ablatif, natio, nationes. Au sens propre, nous ne connaissons en Afrique qu’un cas à Madauros de L(ucius) Baebius Crescens, qui est toutefois natione Italica. Dans un autre contexte, en Afrique, on trouve de nombreuses attestations du mot natio.

  Essayons tout d’abord de définir les limites du rapport incertain entre populus, civitas, gens et natio, dont on a amplement discuté ces dernières décennies, à partir de l’article de J. Burian (1961) et de l’ouvrage de J.-M. Lassère, Ubique populus : Pline l’Ancien, dans sa Naturalis Historia, compte pour l’Afrique 516 populi à l’intérieur des provinces romaines, parmi lesquels les citoyens des municipes, des colonies, des oppida ; ex reliquo numero non civitates tantum sed plerique etiam nationes iure dici possut, ut Nattabudes, Capsitani, Musulami, Sabarbares, Massili, Nicives, Vamacures, Cinithi, Musuni, Marchubi et tota Gaetulia ad flumen Nigrim, qui Africam ab Aethiopia dirimit (Pline nat. V, 30). Il suffit de voir cette liste de 10 peuples, que Pline va jusqu’à définir nationes, pour comprendre que l’Auteur exagère, et qu’il sait qu’il exagère (etiam nationes iure dici possunt), en fournissant une liste qui, en réalité, semblerait une liste de gentes, terme considéré par Desanges un véritable synonyme mais qui, en fait, indique des réalités plus restreintes que Afri, Mauri, Libici (nous savons que la tribu la plus importante parmi les Libyens était celles des Gétules) ; d’ailleurs Tacite le confirmera en partie lorsqu’il considère les Cinithii haud spernendam nationem (II,52). Mais l’oscillation dans les sources est très évidente puisque nous pouvons faire la liste des nombreux cas où les groupes ethniques africains sont appelés, un peu rapidement, nationes : à Macomades Selorum dans la Syrte, nous avons même connaissance de bornes frontières, les termini, placés à l’époque de Domitien (VI puissance tribunicienne) sur l’ordre du légat Suellius Flaccus inter nationem Muduciuviorum e[t] Zamuciorum ex conventione utrarumque nationum (IRT 854).

  Pendant la même période, il y a en Syrie, à Héliopolis, un C. Veius Salvi f. Rufus, dux exercitus Africi et Mauretanici ad nationes quae sunt in Mauretania comprimendas, où l’on se réfère certainement à une pluralité de peuples (gentes) installés à l’intérieur des provinces de la Maurétanie (IGLS VI, 2796 ).

  Pendant la période de Trajan, rappelons à Côme, en Transpadana (Regio XI), la précédente carrière d’un L. Calpurnius L.f. Ouf(entina) Fabatus cité en 112 comme [pr]aef(ectus) cohortis VII Lusitan(orum) [et] natio(num) Gaetulic(arum) sex quae sunt in Numidia (CIL V 5267). Et Christine Hamdoune croit pouvoir identifier les six nationes citées à Côme dans les Nattabudes, Sabarbares, Massili, Nicives, Vamacures e Marchubi de Pline.

  Nous pouvons rappeler également le cas des Chinithii, puisque le flamen perpetuus du divin Trajan, appelé par le divin Hadrien à faire partie des cinq décuries de juges à Rome, est célébré à Gightis par une statue ob merita eius et singularem pietatem quam nationi suae (Chinithiorum) praestat (CIL VIII 22729) ; et nous avons déjà souligné que pendant ces mêmes années Tacite considérait les Cinithii haud spernendam nationem (Annales II,52).

  Nous ne tiendrons pas compte ici de l’imposante documentation relative aux gentes africaines, comme dans Tacite à propos des Musulames, gens solitudinibus Africae propinqua nullo etiam tum urbium cultu (Annales II, 52).

  Si nous abandonnons le domaine restreint des nationes (manifestement confondues avec les gentes quant à la qualité des renseignements, quelquefois inexacts, possédés par les auteurs classiques pour des zones peu urbanisées des provinces africaines) et si nous nous plaçons sur un plan plus vaste, le terme natio finit par être utilisé presque exclusivement pour indiquer des personnages provenant d’un vaste territoire provincial. Tacite déjà considère Tacfarinas, natione Numidia de la période de Tibère, comme s’il était originaire d’un espace géographique se référant à l’ancien royaume de Numidie mais n’ayant pas encore été reconnu comme une véritable province autonome de l’Afrique, comme ce sera le cas avec Septime Sévère (Annales II, 52) ; d’ailleurs, nous avons connaissance, dans Salluste, de la gens des Numides liés à Jugurtha : genus hominum salubri corpore, velox, patiens laborum. À Thuburbo, Carus et Carin sont célébrés dans la titulature cosmocratique impériale extérieure à l’urbs Roma, qui définit l’espace universel contrôlé par les empereurs pacatores orbis, gentium, nationumque omnium : il s’agit d’une réalité hétérogène et globale qui est résumée dans l’urbs Roma mais qui se diversifie non seulement en une pluralité de civitas et d’urbes mais aussi de nationes et de gentes.

     Nous nous concentrerons par contre sur l’expression à l’ablatif natione accompagnée de l’ethnique Punicus, Afer, Maurus, Libicus, etc. à partir d’une documentation originale, comme les inscriptions, qui hérite du point de vue des sujets intéressés, donc de ceux qui malgré la distance ont un sens réel d’appartenance et qui, directement ou par le biais de leurs héritiers, désirent exprimer un sentiment, un lien fait de nostalgie et peut-être de regrets. Notre première observation est justement celle qui n’apparaît jamais, à savoir Numida, avec un lien avec le peuple des Numidae bien que très vaste dans l’espace géographique, c’est ainsi que Tacite considère Tacfarinas ; ce qui est très surprenant car l’expression Natione Libicus ferait croire que le lien avec la naissance d’une province (donc avec la période de Septime Sévère pour la Numidie, avec la période de Dioclétien pour la Libye supérieure et pour la Libye inférieure en Cyrénaïque) est tout à fait impropre ; il me semble que l’on doit nécessairement en déduire que les Numides d’Occident, mais aussi les habitants de la Tripolitaine, étaient considérés comme des Afri à part entière ; au contraire, les Libyens (ceux de Cyrénaïque) ne peuvent pas être entièrement compris dans cette catégorie. Nous verrons que nous pouvons documenter cette différence : par exemple, un Numide originaire de Théveste est cité comme Afer : Q(uintus) Iul(ius) Primus imag(inifer) leg(ionis) II Traian(ae) Ger(manicae) For(tis) Antoninianae nat(ione) Afer domo Theveste translat(um) ex leg(ione) III Aug(usta) P(ia) V(ictrici), 6.     Si nous considérons l’ensemble de notre catalogue, nous voyons que l’attestation la plus ancienne est déjà de la période républicaine ; elle concerne une affranchie Numitoria C(ai) l(iberta) Erotis natio(ne) Punica enterrée dans un tombeau familial sur la voie Latine à Rome, à la fin de la période césarienne, 47 av. J.-C. (41, CIL I 2965a) : il s’agit très probablement d’une affranchie d’un C. Numitorius, comme l’oculiste C(aius) Numitorius C(ai) l(ibertus) Nicanor nationi T(h)ebaeus medicus ocularius, enterrée avec d’autres colliberti d’origine orientale (nationi Tebaeus, natione P(h)rugia, natione verna e nationi Smurnaeus) dont l’origo est indiquée pour chacun d’entre eux; son arrivée à Rome depuis l’Afrique et sa manumission doivent être certainement situées avant la refondation de Carthage par Jules César et la nationalité Punica (si la l’interprétation est exacte) doit indiquer de toute évidence une esclave libérée à Rome par son maître et qui à l’origine était en état d’esclavage et donc totalement hors de la citoyenneté romaine ; de plus, il semble évident que l’esclave parlait la langue punique et non le latin, il s’agirait donc d’une identification linguistique et culturelle. Par ailleurs, nous possédons au moins 29 attestations de natione Afer ou Afra (dont 7 au moins à Rome) : une pour un marin en Britannie pour lequel il était précisé Bizacinus oriundus, originaire de Byzacène, donc de la Tunisie centre-méridionale ; 5 attestations de natione Libicus (dont une urbaine) ; 6 attestations de natione Maurus (quasiment toujours à Rome). Ces termes semblent indiquer non seulement la condition de pérégrin (même si nous savons il y a de nombreux cives) mais aussi l’appartenance non pas à une seule ville mais à une population non urbanisée : au total 41 documents au moins devront être confrontés aux expressions domo Africa, domo Mauretania Caesariensi, etc. qui au contraire peuvent se référer à des personnes appartenant à la communauté d’une ville (par ex. Sufetula en Africa; par ex. Saldae et Choba en Maurétanie Césarienne). En réalité, nous avons également domo Thevesti (ThlL 9,1,133,60), civis Carthaginiensis, de loco Kasae (voir également le Caius Zobonis de lo(co) Kasense civis Afer), un oriundus Bizacinus de Thysdrus. Toutefois, nous trouvons aussi des références à une seule ville, sans l’aspect ethnique, avec un emploi imprécis qui rapproche natione de domo: nat(ione) Alex(andrinus) (AE 1906, 163, Ravenne, marin) ; nous avons déjà cité les cas nationi Tebaeus, natione P(h)rugia, natione verna e nationi Smurnaeus.

  D’autres expressions, moins caractérisées sur le plan culturel, ne sont qu’apparemment semblables : domo Africa, domo Mauretania, ex Africa, ex provincia Mauretania, civis Afer, oriundus ex Africa, natus in Africa, etc. L’expression domo Africa ne coïncide pas parfaitement avec natione Afer : à titre d’exemple, nous citerons l’épitaphe de Silicia Namgidde domo Afr(i)ka à Fanum Martis en Lugdunense (CIL XIII 3147, eximia pietate filium secuta à 65 ans), ou bien le cas du médecin C(aius) Iul(ius) Filetion domo Africa, commémoré à 35 ans par ses parents, à Aquincum en Pannonie inférieure (CIL III 3583), enterré au IIIe siècle dans le mausolé du coll(egium) cent(onariorum). Toujours à Aquincum nous avons une explication ultérieure pour M(arcus) Granius Datus vet(eranus) leg(ionis) II Ad(iutricis) domo Africa Sufet(u)la, pour lequel est précisée qu’il provient de Sbeïtla au IIe siècle apr. J.-C. (CIL III 3680).

  Voir Afer (plus générique) accompagné de la ville d’origine : p. ex., Potaissa en Dacie dans la seconde moitié du IIe siècle après J.Ch. (ILD 463): Numini Saturno Reg(i) Patri deorum et Latonae, P(ublius) Recius Primus ben/ef(iciarius) leg(ati) leg(ionis) V M(acedonicae) P(iae) F(idelis) p(osuit) ex v(oto) domo Zigali / Afer, où l’expression nationes n’est pas indiquée. En Pannonie inférieure : M. Iulius Fortunatus vet(eranus) coh(ortis) Maurorum, d(omo) Africa (CIL III 3324) et Ulpius Varivore (?) vet(eranus) alae I Ulpiae Contariorum do(mo) Af(er) à Arrabona sur le limes danubien (CIL III 4389), voir Ubique populus, p. 629.

  Pour le titre, plus générique, de civis Afer, voir p. ex. le texte provenant de Portus dans le Latium et concernant le IIIe siècle (maintenant au Musées du Vatican), CIL XIV 481: D(is) M(anibus) s(acrum). Vale[ri]us Veturius civis Afer colonicus vixii annis LXX me(n)si(bu)s II die(bu)s VIIII (Lassère, Ubique populus, p. 629). Voir également à Celeia dans le Norique CIL III 5230, Aurelius Adiutor, civis Afer, negot(ians) (Lassère, Ubique populus, p. 629); civis Afer à Colonia Agrippinensium, AE 1956, 251 (ibid., p. 641).

  Pour la Maurétanie, citons à Carnuntum en Pannonie Supérieure dans la seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C. [—] Crescens Licinianus [trib(unus?) c]oh(ortis) XVIII vol(untariorum) domo Maurit(ania), mort à 45 anni, rappelé par sa femme Abudia Murinilla (AE 1905, 240). Mais même dans ce cas, nous pouvons préciser la ville d’origine, comme pour G(aius) Cornelius Peregrinus trib(unus) cohor(tis) ex provincia Maur(etania) Caesa(riensi) domo Sald[i]s dans une dédicace effectuée Genio loci Fortun(ae) Reduci Romae Aetern(ae) et Fato Bono à Alauna en Britannie (CIL VII 370 = RIB I, 812) ; voir aussi l’inscription de Solva en Pannonie Supérieure (AE 2011, 977) dans la seconde moitié du IIIe siècle : [I(ovi) O(ptimo) M(aximo)].  [pro salu]te Imp(eratoris) Caes(aris). M(arcus) Fl(avius) M(arci) f(ilius) Flavia Impetratus trib(unus) domo Saldas(!) ex Mauret(ania) Caes(ariensi) v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito).

  Le cas de Petavonium en Hispanie Citérieure est similaire pour la dédicace : Herculi sacr[u]m. M(arcus) Sellius L(uci) f(ilius) Arn(ensi) Honoratus domo Choba ex provincia Maur[e]tania Caes(ariense) praef(ectus) eq(uitum) a(lae) II F(laviae) H(ispanorum) c(ivium) R(omanorum) votorum compo/s templa Alcidi deo a fundamentis exstruxit.

  Sont synonymes or(iunda) e[x] Mauretania à Italica (AE 1982, 521), ex prov[i]n[cia] Africa à Tarraco pour un décurion en Hispanie (CIL II 4263 = II. 14, 1204), ou simplement ex Africa (CIL VI 1366, 33867; III 19515) ou bien ex Mauretania Caesariensis encore à Tarraco (CIL II. 14, 1306 = RIT 405): D(is) M(anibus). [Vale]riae Meleti[nae]. [—]mmius Saturnin[us] [ex Ma]uret(ania) Caesariens(i) uxor(i) piissim[ae]  h(oc) m(onumentum) h(eredem) n(on) [s(equetur)]). À Interamnia: natus in Provincia Africa, col. Thapsi (CIL IX 5087)), nata regione Adrumeto à Pinna Vestina (CIL IX 3365); à Rome Numida Aug(usti) n(ostri) ser(vus) vil(icus) Medaurianus et Aemil(ia) Primitiva mater oriundi ex Africa col(onia?) Theveste (CIL VI 13328 = V 64,1); renversé : Theveste ex Africa (CIL III 10515, Aquincum).

  Naturellement, le tableau se complique si nous recherchons l’expression civis Afer ou des expressions analogues et si nous prenons également en compte les cognomina ou les noms simples Afer, Afra, etc. (par ex. le poète Térence, Publius Terentius Afer ; ou en Lusitanie, C(aius) Licinius Afer, Olisipo (Odrinhas 8); Annaea Pompeiana Afra CIL X 2054, Puteoli).

  Les attestations de natione Afer, Maurus, Libicus que nous avons déjà citées dans le catalogue remontent surtout aux IIe et IIIe siècles apr. J.-C. et viennent de :

– Italie 29, Rome 14 (1, 2, 7, 8, 9, 10, 28, 30, 35, 36, 37, 38, 39, 41), Misène 10 (14-21, 26, 31), Puteoli 2 (1112), Ravenne 2 (22, 32, 33), Teanum Sidicinum 1 (27);

– Gaule 2 (Arles 23 et Ludgunum 24)

– Dalmatie 2 (Salona 3-4)

– Égypte 2 (Alexandrie 6, 29).

– Bétique 1 (Malaga, 25), Pannonie Sup. 1 (Carnuntum 5), Mésie inférieure 1 (Ibida, 34), Britannia (Arbeia, 40).

Le nombre total des personnages est élevé, 39, en réalité il ya en a bien au-delà de 50, car probablement leurs parents, leurs femmes, leurs enfants (souvent cités dans les inscriptions), c’est-à-dire leurs héritiers, devaient avoir la même origine africaine.

La condition sociale de ces Africains est plutôt élevée.

Nous avons connaissance d’au moins 7 equites singulares :

T(itus) A[—] n(atione) A[fer —], 1 (qui s’identifie probablement au second)

T(itus) Aur(elius) Ṿ[— nat(ione)] A[fer —], 2

Aurelius Masculinus tur(ma) Quadrat(i) nat(ione) Afer, 8

T(itus) Flavius Fortunatus eq(ues) sing(ularis) Aug(usti) n(ostri) tur(ma) Antonini nat(ione) Afer, 10

 A[ur]elius [—] eq(ues) [s(ingularis)] Aug(usti) n(atione) Mau[rus(?)] turma Marcellini, 35

T(itus) Aur(elius) Pompeius, ẹq(ues) sing̣(ularis) Aug(usti), nat(ione) Maurus, ṭụr(ma) Ạ[..] Pḷẹtọrịnị, 36

un prétorien, certainement citoyen romain :

Decimius Augurinus nat(ione) Afer, mil(es) coh(ortis) I pr(aetoriae) ((centuria)) Martini, 7

Deux légionnaire, certainement citoyens romains, l’un des deux ayant été transféré de l’Afrique à l’Égypte sous Caracalla:

Q(uintus) Iul(ius) Primus imag(inifer) leg(ionis) II Traian(ae) Ger(manicae) For(tis) Antoninianae nat(ione) Afer domo Theveste translat(um) ex leg(ione) III Aug(usta) P(ia) V(ictrici), 6

Q(uintus) Cornel(ius) Victor veteran(us) ex leg(ione) II Traian(a) nat(ione) Afer, 11

un affranchi d’un soldat :

Victor natione Maurum libertus Numeriani [e]q(u)itis ala(e) I Asturum, 40

14 marins, dont 10 de la flotte de Misène y compris deux gubernatores:

Iulius Felix na(tione) Afer gybernator, 17

G(aius) Pomponius Felix natione Afer gybern(ator) cl(assis) pr(aetoriae) M(isenensis), 18

L(ucius) Urbinius Quartinus mil(es) ex clas(se) pr(aetoria) Misen(ensi) nat(ione) Afer, 14

M(arcus) Gargilius Felix armor(um) III(triere) Satyba n(atione) Afer, 15

C(aius) Arule(nius) Restitutus manip(ularis) III(triere) Libertat(e) nat(ione) Afer, 16

L(ucius) Surdinius Saturninus lib(urna) Armata nat(ione) Afer, 20

[Valerius] / na[t(ione) Afe]r III(triere) V+++, 21

Bifonius Celestinus nat(ione) Afer, 26

T(itus) Turranius Pollio III(triere) Salut(e) mil(es) cl(assis) pr(aetoriae) Mis(enensis) n(atione) Libycus, 30

Qu(intus) Silicius Silbanus nat(ione) Afer emerit(us) cl(assis) pr(aetoriae) Mis{s}(enensis), 19

3 marins de la Flotte de Ravenne

M(arcus) Ant(onius) Sopater mil(es) cl(assis) pr(aetoriae) Raven(natis) III(triere) Apoll(ine) st(ipendiorum) XXVII nat(ione) Libucus, 31

[—] Arrianius IIII(quadriere) Fort(una) nat(ione) Liby(cus), 32

[—nat(ione) Lib]yc(us), 33

Un marin de la Flotte Britannique

[—]entius Saturninus ex [—] classis Britannicae Phi[lippianae na]tione Afer Bizacinus o[riundus] [m]unicipio, 23

5 auriges, agitatores, reliés à deux factions pour les courses du Circus Maximus : factio prasina pour les Afri et factio veneta pour les Mauri, donc les verts et les bleus dévots de la Terre Mère et du ciel ou de la mer.

Scorpianus [agita]tor factionis [—] natione Afer, Carnuntum, 5

M(arcus) Aurelius Liber pater et magister et socius, dominus et agitator factionis prasinae et son fils Aurelius Caecilius Planeta Protogenes, natione Afri, Rome, 8

M(arcus) Aurelius Liber dominus et agitator fact(ionis) prasin(ae) kapitolioni(cae) nat(ione) Afer, Teanum Sidicinum, 27

 Crescens, agit(ator) factionis ven(etae), natione Maurus, annorum XXII, quadriga primum vicit, Rome, 37

Deux gladiateurs (un secutor et un scutarius):

Crinitus secutor nat(ione) Afer, 4

Valerius Lila scutarius natione Maurus, 38-39

Un rhéteur, voir ThlL s.v. natio, 9,1, 133,55 et Lassère, Ubique populus, p. 629

Q(uintus) Publicius Aemilianus rhetor natione{m} Afer, 3

Un artisan verrier et sa famille

Iulius Alexsa(n)der natione Afer civis Carthagine(n)sis opificus artis vitriae, 24 (pour Lassère, Ubique populus, p. 627, il est rappelé comme Africain à Lugdunum avec ses enfants, également Africains, Iulius Alexius, Iulius Felix, Iulius Gallonius, Numonia Belliosa et ses 6 petits-enfants).

Incertains

Q(uintus) Marcius Quadratus nat(ione) Lib(ycus?), 34

L(ucius) Volussius Saturninus na(tione) vel na(tus) Afer, Neapolitanus, 28

Femmes

Maia Tertyll{l}a nat(ione) Afra, 13

Bruttia Rogatina nat(ione) Afra, 29

Numitoria C(ai) l(iberta) Erotis natio(ne) Punica, 41

Enfants chrétiens

Aurelius Iulianus natione{m} Afra{m}, 25

Quasiment tous ont des noms complets, seuls quatre n’ont qu’un seul nom : le gladiateur Crinitus secutor nat(ione) Afer, 4; les auriges Scorpianus [agita]tor factionis [—] natione Afer, 5 et Crescens natione Maurus, 37; Victor natione Maurus, 40. Ceci fait supposer que la plupart sont des citoyens romains de première et seconde génération. Notons le nombre de Iulii, trois, Q. Iulius Primus, légionnaire, mari de Aurelia Dioscorus 6; Iulius Felix, mari de Flavia Nicopolis, 17; Iulius Alexsander, natione Afer civis Carthagine(n)sis, 24; de Flavii: T(itus) Flavius Fortunatus, nat(ione) Afer, eques singularis, rappelé par ses héritiers heredes T. Aur(elius) Annius e T. Aur(elius) Genialis, 10. Enfin les Aurelii, sept :  Aurelius Masculinus tur(ma) Quadrat(i) nat(ione) Afer , 8; M(arcus) Aurelius Liber agitator factionis prasinae et son fils Aurelius Caecilius Planeta natione Afri 9, M(arcus) Aurelius Liber domino et agitatori fact(ionis) prasin(ae) kapitolini(cae) 27; A[ur]elius [—] eq(ues) [s(ingularis)] Aug(usti) n(atione) Mau[rus(?)], 35. T(itus) Aur(elius) Pompeius, nat(ione) Maurus, 36. Chrétien, Aurelius Iulianus natione{m} Afra{m}, 25. Nous avons aussi Antonii, Arulenii, Bifinii, Bruttii, Cornelii, Furii, Gargilii, Herenii, Marcii, Marii, Pomponii, Silicii, Surdinii, Turranii, Urbinii, Valerii, Volussii.

Certains sont probablement des affranchis portant un cognomen grec (M(arcus) Ant(onius) Sopater nat(ione) Libucus, 31). Même le rhéteur Q(uintus) Publicius Aemilianus rhetor natione{m} Afer porte un gentilice Publicius, qui pourrait indiquer l’origine libertine d’une famille dont les ancêtres était des esclaves de la colonie de Salone (3). D’ailleurs, l’indication de libertus est presque toujours omise, sauf pour Victor natione Maurum libertus Numeriani [e]q(u)itis ala(e) I Asturum, 40, affranchi d’un soldat ; et voir également Numitoria C(ai) l(iberta) Erotis natio(ne) Punica, 41.

De toute évidence, sont citoyens romains le prétorien Decimius Augurinus nat(ione) Afer, mil(es) coh(ortis) I pr(aetoriae) ((centuria)) Martini, ; les légionnaires (Q(uintus) Iul(ius) Primus imag(inifer) leg(ionis) II Traian(ae) Ger(manicae) For(tis) Antoninianae nat(ione) Afer domo Theveste translat(um) ex leg(ione) III Aug(usta) P(ia) V(ictrici), 6; Q(uintus) Cornel(ius) Victor veteran(us) ex leg(ione) II Traian(a) nat(ione) Afer, 11) et tous les sept sont equites singulares.

Certains cognomina africains présentent un grand intérêt : L(ucius) Surdinius Saturninus, nat(ione) Afer , 20; L(ucius) Volussius Saturninus na(tione) vel na(tus) Afer, Neapolitanus, 28; [—]entius Saturninus, [na]tione Afer Bizacinus o[riundus m]unicipio, 23.

Quasiment tous les personnages indiqués par l’expression natione Mauri ont un statut social inférieur à celui des Africains.

L’inscription de Slava Rusa, ville roumaine où se déroulent les fouilles archéologiques de l’Université de Sassari, l’ancienne Ibida ou Libida en Mésie inférieure, est d’un grand intérêt : Conrad 233 = IScM-05, 00225 = AE 1980, 825 EDCS-ID: EDCS-11300771, Ubi erat Lupa, 21021. Récemment, L. Mihailescu Birliba (La cité romaine du Haut-empire d’Ibida (Mésie inférieure), Considérations historiques selon le dossier épigraphique, “Studia Antiqua et Archaeologica” XVII, 2011, p. 102 nr. 4) a proposé de revoir la dédicace à la mémoire de Q(uintus) Marcius Quadratus nat(ione) Lib(ycus?), de 95 ans, par son fils Q(uintus) Marcius Provincialis fil(ius): nous devrions comprendre nat(ione) Li(burnus) ; cette dédicace serait assez surprenante, étant unique et faisant référence à un territoire qui n’a jamais constitué une province autonome, comprise dans la Dalmatie. La Liburnie était une ancienne région de la côte nord-orientale de l’Adriatique, dans la Croatie actuelle ; elle était habitée par le peuple illyrien des Liburniens. Il faut également exclure l’interprétation nat(ion) Li(bidensis) qui ferait exceptionnellement référence à la ville de Libida, juste à l’emplacement de la sépulture originale, et non pas à une province.Nous ne pouvons pas ici approfondir les détails, mais il convient de noter que, dans l’Antiquité tardive, l’expression “natione Afer” n’a pas été perdue : voir par ex., dans le conflit avec les Aryens en Gaule, les cas de Cerealis episcopus natione Afer (Gennade de Marseille vir. ill. 96) et Pomerius natione Maurus, in Gallia presbyter ordinatus (Gennade 98). Mais la question pourrait être suivie dans le temps à une période plus récente. 2. En général, natio souligne la pluralité des composantes de la société romaine des provinces et permet d’apprécier la communauté de droit à laquelle on appartenait par lien de sang, à partir du pays de naissance, du lieu d’origine et d’ancienne appartenance. Le terme était fréquemment utilisé pour désigner également les barbares qui vivaient hors de l’empire romain ou qui avaient leur propre langue et leurs propres traditions, mais toujours vus de l’extérieur. Natio pouvait indiquer de manière générique une ethnie ou pouvait être utilisée pour caractériser même un seul représentant d’une entité géographique plus vaste, comprenant plusieurs populi et gentes. Pourtant, généralement, natio contient également un aspect qui incluait, sur les plans ethnique et culturel, notre terme “nation” qui apparaît aujourd’hui plus caractérisé sur le plan identitaire, plus capable d’identification spécifique, faisant référence à des peuples qui « ont en commun leur langue, leur histoire, leurs traditions ». Pour les provinces, la question avait des contenus culturels et juridiques importants quant au rapport entre la citoyenneté romaine et les iura gentis, c’est-à-dire les traditions juridiques locales des peregrini, qui persistaient dans une province romaine, comme en témoigne par exemple la Tabula Banasitana ; ces éléments montrent en quelque sorte que le “système juridique pré-romain” survivait en pleine période impériale.Pour expliquer le terme natio, dans le sens de “patrie”, origo, lieu géographique de naissance et d’origine mais aussi domicilium (en grec génos, éthnos, polítes), le grammairien Lucius Cincius, repris par Festus pendant la période républicaine, faisait référence à ceux qui ont leurs racines dans un territoire où ils sont nés et où ils continuent à vivre : genus hominum, qui non aliunde venerunt, sed ibi nati sunt ubi incolunt. Cependant, le terme natione Afer n’est jamais documenté dans la région d’origine mais uniquement dans une terre très lointaine. À ce propos, il faut préciser la différence avec gens car la notion exprimée par ce terme est liée à la série d’ancêtres présents dans une lignée familiale et unis par une relation de sang ; la notion de natio, en revanche, tient compte de la relation d’un groupe social donné avec un lieu d’origine géographique; en effet ce terme indique le sol de la patrie d’origine, « solum patrium quaerit », car il est homoradical avec le verbe nascor. Par conséquent, dans l’article natio écrit pour le Thesaurus linguae Latinae (a. 2014), Friedrich Spoth observe qu’en utilisant le terme natio, on veut parler notamment de coetu hominum, qui coniuncti sunt vinculo, peut-être unius originis, linguae, religionis similiter. On saisit donc le sens de l’expression natione verna, dans laquelle verna ne doit pas être compris dans son sens habituel d’”esclave né chez le maître”, mais dans le sens plus ancien de “natif”, puisque cette expression est utilisée surtout pour les affranchis et non pas pour les esclaves. Généralement natio est utilisé pour indiquer un « populus », c’est-à-dire « homines, nomine vinculo originis, religionis similiter coniuncti » : les populations étrangères, alliées ou soumises à Rome (nationes exterae) ; il désigne quelquefois des peuples hostiles à la Res pubblica ou bien des groupes ethniques définis ethnocentriquement “barbares et arriérés” par rapport à la culture dont les Romains se croyaient les principaux porteurs. Mais pas dans notre cas car l’expression est vue positivement par les provinciaux africains ou par leurs héritiers. Pendant la période romaine, cette notion visait principalement les peregrini qui vivaient dans de vastes régions de l’espace géographique de l’empire et qui conservaient leurs traditions et, en quelque sorte, leur propre citoyenneté, quelquefois comme alternative à la citoyenneté romaine : natio est donc la communauté de droit à laquelle on appartenait par lien de sang, à partir du pays dans lequel on était né, du lieu d’origine et d’ancienne appartenance. Le terme était fréquemment utilisé – péjorativement – pour désigner les barbares vivant hors de l’Empire romain, qui possédaient leur propre langue et leurs propres traditions.Natio pouvait indiquer de manière générique une ethnie ou pouvait être utilisé pour caractériser même un seul représentant d’une entité géographique plus vaste, comprenant différents populi et gentes. On saisit le sens de l’utilisation du terme natio lorsqu’il était utilisé pour indiquer – avec une nuance culturelle et identitaire – l’ensemble des peuples qui occupaient une province en dehors de la péninsule (comme l’Afrique Proconsulaire, la Maurétanie, la Sardaigne), organisée selon sa propre lex provinciae et soumise à l’origine à l’imperium d’un magistrat. Dans certains cas, il s’agissait de plusieurs provinces : les Maurétanies, héritières du royaume de Juba II et de Ptolémée, les Gaules, les Espagnes, etc. Par contre, les Romains préféraient utiliser les termes civitas, patria, res publica, Urbs, termes qui, évidemment, ne coïncident pas mais qui contiennent des nuances différentes pour indiquer une dimension juridique et institutionnelle fondée sur le libertas.En 2005, dans son Manuel d’épigraphie romaine, Jean-Marie Lassère est allé jusqu’à affirmer, pour l’expression attribuée à un certain Iulius Alexsander natione Afer (24), que « le mot natio peut faire référence non à la naissance mais à la culture dont participe le personnage corcerné » : ce qui serait prouvé par le passage du de inventione de Cicéron (I, 24,35) dans lequel il se demande si un individu est grec ou barbare de par sa culture: natione, Graius an Barbarus ? En pratique, sur le plan psychologique, la mention épigraphique de la natio, si fréquente au IIe siècle apr. J.-C., pourrait être l’écho d’une nostalgie lointaine et peut-être inavouable « de déracinés », de personnages qui, tout en vivant à distance, n’oubliaient pas leur patrie lointaine, leur terre d’origine ; des individus ne souhaitant pas que des doutes subsistent quant à leur origine et qui ne voulaient pas être confondus avec les incolae, simples résidents qui n’étaient pas des membres à part entière de la communauté qui les avait accueillis. Par conséquent, on n’est explicitement natio Afri que si l’on vit hors de la province proconsulaire, mais il est sous-entendu que cette expression pourrait s’appliquer à tous les résidents, cives et peregrini.Afin de proposer une contribution particulière à la notion de natio à attribuer historiquement à l’ensemble des populi qui occupaient l’Afrique du Nord, nous voulons ici rassembler tous les passages épigraphiques dans lesquels l’expression natione Afer (mais aussi Maurus, Punicus, Libicus etc.) est présente, « avec l’exposant natione suivie du nominatif du nom géographique sous forme adjectivale », signifiant donc “Africain par nationalité”, même si l’écart temporel rend absolument impossible l’assimilation réelle du mot latin natio avec le contenu substantiel du terme français moderne “nation”, aujourd’hui trop caractérisé et, désormais lié, en Afrique du Nord plus qu’en Europe, à la phase postcoloniale du Maghreb.En effet, comme on le sait, la “nation” se distingue nettement du “peuple”, car elle repose avant tout sur des contraintes non juridiques mais prima facie naturelles et hérite aujourd’hui de tous les conditionnements des nationalismes de notre temps, qui vont du plan géographique au plan éthique et culturel. Ce thème devient encore plus aigu en Afrique du Nord, dans la relation entre paranabisme et nationalisme qui a caractérisé la période post-coloniale, notamment en Algérie, où l’idée d’une nationalité berbère, maure ou numide, continue à plaire. Il faut dire que cette expression est déjà documentée à l’époque de César, mais on la retrouve surtout au IIe siècle chez les Antonins et les Sévères ; elle sert initialement à définir la patrie des soldats d’origine pérégrine décédés hors de leur province d’origine, généralement sans indiquer leur ville d’origine ou la gens, mais avec un vaste champ de référence qui pouvait être plus compréhensible même pour les personnes les moins cultivées : c’était fréquent surtout pour les provinciaux qui n’avaient pas encore obtenu la citoyenneté romaine, avant Caracalla.Dans le monde romain, pour indiquer par exemple les personnes venant de la province Sardinia, les civils utilisaient souvent l’expression Sardus ou domo Sardinia ; les légionnaires et les soldats des cohortes auxiliaires étaient simplement Sardus ou ex Sardinia avec l’indication de la ville (Caralitanus, Sulcitanus, etc.) ; l’origo d’un village, Nur(ac) Alb(-), ou d’un peuple, Fifensis ex Sar (dinia), Caresius, etc., était également indiquée.La précieuse indication natione Afer, attribuée à de nombreux marins des flottes militaires de Misène et de Ravenne, notamment au IIe siècle apr. J.-C., présente plus d’intérêt. L’expression revêt un caractère particulier du fait qu’elle renvoie à une province bien délimitée du point de vue géographique et divisée en une série de populi qui, avant Caracalla, n’avaient pas encore obtenu la civitas romaine.Du fait de sa transversalité, le thème “nation” a été étudié par des historiens du passé et du présent : en ce qui concerne les Africains, à partir de leur nature hybridée par différents composants, le terme se prête très bien à être décliné selon un long arc chronologique, de l’antiquité romaine aux nationalismes d’aujourd’hui. De nos jours, des siècles après, le débat sur la “souveraineté” controversée s’enrichit peut-être d’un nouvel élément qui nous permet d’assister en direct à l’identification d’une “natio” reconnue par les Romains, à la fois héritage du passé préhistorique et prémisse pour les développements ultérieurs.Nous devrions donc distinguer d’une part une dimension culturelle-identitaire (natio incapable de s’affirmer) et, d’autre part, une dimension juridico-institutionnelle (civitas caractérisée par la libertas) : « de ce point de vue, la distinction natio/civitas ressemblerait à la distinction actuelle entre ethnie et nation-état, l’ethnie apparaissant comme la nationalité perdante et, en tant que telle, tombant dans une condition de re-naturalisation, éloignée de l’aspiration à la liberté qui caractérise le demos fondateur d’institutions ».Même avec ses limites et ses différences sémantiques et fonctionnelles, au-delà de l’abîme chronologique et culturel qui nous sépare, l’expression romaine natione Afer, qui témoigne du désir de rappeler le lieu de naissance, de s’identifier comme originaires de la province lointaine au sein de la communis patria représentée par Rome et par l’empire, peut sans doute nous suggérer quelque chose aujourd’hui encore ; elle peut témoigner de la richesse et de la diversité culturelle de l’histoire de l’Afrique du Nord, sans se perdre dans un débat stérile sur le nationalisme du XIXe siècle fondé sur identité immuable et momifiée: dans la Méditerranée d’aujourd’hui, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc se tournent, dans leur complexité, vers un horizon véritablement global.



 

 

La riunione dei borsisti della nostra Scuola

Oggi come previsto si è svolto all’Institut National du Patrimoine di Tunisi l’incontro con i borsisti della Scuola archeologica italiana di Cartagine.
Nell’occasone l’INP era rappresentato dal Directeur de la Programmation, de la Coopération et de la Publication Taoufik Redissi. Alla riunione hanno partecipato 6 borsisti su 7, come previsto. Alberto Gavini ha esordito porgendo a tutti i presenti i saluti della Scuola e ringraziando l’INP per l’ospitalità. Ha presentato brevemente il progetto “Biblioteca Moscati” della Fondazione di Sardegna nel quale le borse sono inserite. Ha parlato della rivista CaSteR e della possibilità per i borsisti di presentare un contributo a fine anno.
Taoufik Redissi ha fatto i complimenti per l’iniziativa ed ha chiesto che l’INP sia in futuro coinvolto nella scelta dei borsisti. Ha poi fatto domande ai singoli borsisti sulle ricerche in corso.
Dalla discussione sono emerse alcune proposte operative che saranno presentate al Consiglio Scientifico della Scuola.
Il prossimo appuntamento è per venerdì 25 ottobre ore 8 presso l’Hotel Ramada a Gammarth per l’Assemblea della Scuola e il Convegno sugli autoctoni, dove il Presidente Attilio Mastino presenterà una relazione sul tema “Natione Afer”. Le foto sono di Elena Trifescu.

 

I borsisti:

  • MOSBAH MABROUKI di Gafsa
  • AMIR GHARBI de Bizerte
  • FATMA TOUJ di  Tunis
  • NESRINE NASR di  Tunis
  • HAJER Hammouda El Moufti di Tunisi
  • KHALED DHIFI de Regueb
  • INES BALLOUCHI di Tunis 

 

ASSEGNATE LE 7 BORSE DI RICERCA SAIC PER IL 2019

 

 

ATTRIBUZIONE DI N. 7 BORSE DI RICERCA SUL TEMA:

La cooperazione archeologica italo-tunisina: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia.

 

 

IL PRESIDENTE DELLA SAIC

 

 

  • Visto il bando del 14 giugno 2019, con scadenza dei termini prorogati fino al 14 agosto con proprio decreto del 29 luglio;
  • Consultato il consiglio scientifico che gli attribuisce una piena delega per effettuare una graduatoria tra gli aspiranti e ad incrementare fino a 7 il numero totale delle borse con una spesa di 7000 euro;
  • Visto il progetto “La Biblioteca Sabatino Moscati a Tunisi e le pubblicazioni della SAIC: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia;
  • Accertata la copertura finanziaria sul bilancio della SAIC, con fondi della Fondazione di Sardegna;
  • Constatato che alla scadenza dei termini del 20 luglio sono risultati vincitori di due delle 5 borse quadrimestrali bandite i seguenti studiosi tunisini di età inferiore ai 40 anni (agosto-novembre 2019):
  • MOSBAH MABROUKI di Gafsa fouilles prehistoriques de Doukanet el Khoutifa Siliana-Tunisie, che ha lavorato con l’Università Sapienza di Roma. Tutor della borsa eventuale: Alfredo Coppa (Sapienza Roma). Altri responsabili scientifici: Giulio Lucarini (UNIOR e ISMEO), Nabiha Aouadi (INP) 
  • AMIR GHARBI de Bizerte (master à La Manouba) sur les monuments prehistoriques de la Tunisie Meridionale (Wadi Lazalim) (ha lavorato negli scavi di Djebba sul Djebel Ghorrah (Tibaris) presso Uchi Maius). Tutor della borsa eventuale: Savino Di Lernia (Sapienza), con Nabiha Aoudi (INP).
  • Constatato che sono pervenute ulteriori 6 domande a seguito dell’estensione dei termini fino al 14 agosto 2019 e che con decreto in pari data sono state assegnate 4 borse (15 agosto-15 dicembre 2019) a:

–         FATMA TOUJ:  doctorante inscrite en quatrième année histoire à la faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis et en cotutelle avec l’Università degli Studi di Napoli l’Orientale. L’intitulée de sa thèse “Rites et pratiques funéraires en Tunisie: étude archéo-anthropologique des nécropoles puniques d’El Mansourah, EL Hkayma et Cap Zebib” (Tutor della borsa eventuale: Nabiha Aouadi). Participation à la fouille du tophet punique d’Althiburos, de coopération tuniso-italienne sous la direction de Mr Nabil Kallala et Mr Sergio Ribichini.-         NESRINE NASR, Docteure en histoire ancienne et chercheure à l’INP Tunis, <<Les manifestations de l’hellénisme au site antique de Thuburbo Maius » (Tutor della borsa eventuale: Samir Aounallah). –         HAJER Hammouda El Moufti, laurea magistrale sulla portualità medievale della Tunisia, Studi a Granada ed Edimburgo, Scavi in Sadegna (Tutor Marco Milanese e Ouafa Ben Slimane). –         KHALED DHIFI de Regueb, Master en histoire du monde méditerranéen et sa civilisation Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, Patrimoine et muséologie (fouilles à Mahdia, Hergla, Zama, Enfida), carte nationale des sites  archéologiques et des monuments historiques, “Corso DIPLOMAzia 2, CNR” (Tutor della borsa eventuale:  Sergio Ribichini). 

  • Su richiesta dell’INP di Tunisi (proff. Samir Aounallah e prof. Hamden Ben Romdhane)
  • Visto che il numero complessive delle borse di ricerca da mille euro può essere aumentato di una unità;

DECRETA

Di assegnare un’ulteriore settima borsa a:

 –   INES BALLOUCHI, étudiante en archéologie, qui travaille sur la céramique romaine tardive dans le sanctuaire de tophet de Carthage, dans le cadre du projet de master. Membre de l’équipe tuniso-italienne dirigée par MM.Hamden Ben Romdhane et Giovanni Distefano dans l’aire comprise entre la Maalga et l’amphithéâtre de Carthage. Projet intitulée « Céramiques sigillées et amphores de la zone de la Maalga-amphithéâtre (missions de 2014 et 2018) »          Di dichiarare idoneo non vincitore: –   MEHDI ARFA, Master de recherche en Archéologie et technologie moderne, Fouilles de Althiburos (Marzia Giuliodori, Gilberto Montali, Claudia Lamanna, Tommaso Giuliodoro).  

 

Il periodo di svolgimento della borsa andrà dal 30 agosto al 30 dicembre 2019.

A parziale modifica del bando, l’intero importo di mille euro verrà versato il 30 dicembre 2019 presso un conto corrente bancario in essere in Tunisia intestato al singolo borsista, che è tenuta a presentare entro il 30 dicembre una relazione scritta in lingua francese, da pubblicarsi eventualmente sulla rivista “Caster”, a proposito delle attività di cooperazione svolte dall’équipe di ricerca italo-tunisina di cui fa parte in un sito archeologico della Tunisia. Tale relazione dovrà essere firmata anche da uno dei responsabili della missione. L’assenza della relazione non consentirà la liquidazione della borsa.

Il borsista ha l’obbligo di svolgere le attività seguendo le indicazioni del responsabile scientifico del progetto di ricerca, Prof. Attilio Mastino. La borsa può essere revocata per giustificato motivo qualora il Presidente della SAIC ne faccia richiesta per iscritto al Consiglio scientifico della SAIC.

In caso di rinuncia o impossibilità a proseguire l’attività, l’assegnatario perde il diritto alla borsa a far data dalla rinuncia o dalla accertata impossibilità.

In caso di breve interruzione per giustificato motivo, il termine per il completamento dell’attività per la quale è attribuita la borsa può essere prorogato per un eguale periodo di tempo dal Presidente della SAIC.

I candidati dovranno provvedere a proprie spese, entro trenta giorni dalla data di pubblicazione della graduatoria di merito, al recupero dei titoli e delle pubblicazioni inviate alla SAIC. Trascorso il periodo indicato, la SAIC non sarà responsabile in alcun modo della conservazione del materiale suddetto.

Ogni eventuale onere fiscale è a carico del borsista.

                                                                                       Attilio Mastino

                                                                                           Presidente

Sassari, 27 agosto 2019

LE 6 BORSE DI RICERCA DELLA SCUOLA ARCHEOLOGICA ITALIANA DI CARTAGINE

 

 

ATTRIBUZIONE DI N. 6 BORSE DI RICERCA SUL TEMA:

La cooperazione archeologica italo-tunisina: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia.

 

 

IL PRESIDENTE DELLA SAIC

 

 

  • Visto il bando del 14 giugno 2019, con scadenza dei termini prorogati fino al 14 agosto con proprio decreto del 29 luglio;
  • Consultato il consiglio scientifico che gli attribuisce una piena delega per effettuare una graduatoria tra gli aspiranti e ad incrementare fino a 6 il numero totale delle borse con una spesa di 6000 euro;
  • Visto il progetto “La Biblioteca Sabatino Moscati a Tunisi e le pubblicazioni della SAIC: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia;
  • Accertata la copertura finanziaria sul bilancio della SAIC, con fondi della Fondazione di Sardegna;
  • Constatato che alla scadenza dei termini del 20 luglio sono risultati vincitori di due delle 5 borse quadrimestrali bandite i seguenti studiosi tunisini di età inferiore ai 40 anni (agosto-novembre 2019):
  • MOSBAH MABROUKI di Gafsa fouilles prehistoriques de Doukanet el Khoutifa Siliana-Tunisie, che ha lavorato con l’Università Sapienza di Roma. Tutor della borsa eventuale: Alfredo Coppa (Sapienza Roma). Altri responsabili scientifici: Giulio Lucarini (UNIOR e ISMEO), Nabiha Aouadi (INP) 
  • AMIR GHARBI de Bizerte (master à La Manouba) sur les monuments prehistoriques de la Tunisie Meridionale (Wadi Lazalim) (ha lavorato negli scavi di Djebba sul Djebel Ghorrah (Tibaris) presso Uchi Maius). Tutor della borsa eventuale: Savino Di Lernia (Sapienza), con Nabiha Aoudi (INP).
  • Constatato che sono pervenute ulteriori 6 domande a seguito dell’estensione dei termini fino al 14 agosto 2019;
  • Visto che il numero complessive delle borse di ricerca da mille euro può essere aumentato di una unità;

DECRETA

Sono risultati vincitori di ulteriori quattro borse da mille euro:

 

–   FATMA TOUJ:  doctorante inscrite en quatrième année histoire à la faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis et en cotutelle avec l’Università degli Studi di Napoli l’Orientale. L’intitulée de sa thèse “Rites et pratiques funéraires en Tunisie: étude archéo-anthropologique des nécropoles puniques d’El Mansourah, EL Hkayma et Cap Zebib” (Tutor della borsa eventuale: Nabiha Aouadi). Participation à la fouille du tophet punique d’Althiburos, de coopération tuniso-italienne sous la direction de Mr Nabil Kallala et Mr Sergio Ribichini.-   NESRINE NASR, Docteure en histoire ancienne et chercheure à l’INP Tunis, <<Les manifestations de l’hellénisme au site antique de Thuburbo Maius » (Tutor della borsa eventuale: Samir Aounallah). –   HAJER Hammouda El Moufti, laurea magistrale sulla portualità medievale della Tunisia, Studi a Granada ed Edimburgo, Scavi in Sadegna (Tutor Marco Milanese e Ouafa Ben Slimane). –   KHALED DHIFI de Regueb, Master en histoire du monde méditerranéen et sa civilisation Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, Patrimoine et muséologie (fouilles à Mahdia, Hergla, Zama, Enfida), carte nationale des sites  archéologiques et des monuments historiques, “Corso DIPLOMAzia 2, CNR” (Tutor della borsa eventuale:  Sergio Ribichini).   Sono dichiarati Idonei non vincitori: –   INES BALLOUCHI, étudiante en archéologie, qui travaille sur la céramique romaine tardive dans le sanctuaire de tophet de Carthage, dans le cadre du projet de master. Membre de l’équipe tuniso-italienne dirigée par MM.Hamden Ben Romdhane et Giovanni Distefano dans l’aire comprise entre la Maalga et l’amphithéâtre de Carthage. Projet intitulée « Céramiques sigillées et amphores de la zone de la Maalga-amphithéâtre (missions de 2014 et 2018) » –   MEHDI ARFA, Master de recherche en Archéologie et technologie moderne, Fouilles de Althiburos (Marzia Giuliodori, Gilberto Montali, Claudia Lamanna, Tommaso Giuliodoro).  

 

Il periodo di svolgimento delle altre 4 borse andrà dal 15 agosto al 15 dicembre 2019.

A parziale modifica del bando, l’intero importo di mille euro verrà versato tra il 15 e il 30 dicembre 2019 presso un conto corrente bancario in essere in Tunisia intestato ai singoli borsisti, che sono tenuti a presentare entro il 15 dicembre una relazione scritta in lingua francese, da pubblicarsi eventualmente sulla rivista “Caster”, a proposito delle attività di cooperazione svolte dall’équipe di ricerca italo-tunisina di cui fanno parte in un sito archeologico della Tunisia. Tale relazione dovrà essere firmata anche da uno dei responsabili della missione. L’assenza della relazione non consentirà la liquidazione della borsa.

Il borsista ha l’obbligo di svolgere le attività seguendo le indicazioni del responsabile scientifico del progetto di ricerca, Prof. Attilio Mastino. La borsa può essere revocata per giustificato motivo qualora il Presidente della SAIC ne faccia richiesta per iscritto al Consiglio scientifico della SAIC.

In caso di rinuncia o impossibilità a proseguire l’attività, l’assegnatario perde il diritto alla borsa a far data dalla rinuncia o dalla accertata impossibilità.

In caso di breve interruzione per giustificato motivo, il termine per il completamento dell’attività per la quale è attribuita la borsa può essere prorogato per un eguale periodo di tempo dal Presidente della SAIC.

I candidati dovranno provvedere a proprie spese, entro trenta giorni dalla data di pubblicazione della graduatoria di merito, al recupero dei titoli e delle pubblicazioni inviate alla SAIC. Trascorso il periodo indicato, la SAIC non sarà responsabile in alcun modo della conservazione del materiale suddetto.

Ogni eventuale onere fiscale è a carico del borsista.

                                                                                       Attilio Mastino

                                                                                           Presidente

Sassari, 14 agosto 2019

”Symposium sur la stratégie archéologique et de conservation du site archéologique de Carthage”

(ANSAmed) – TUNIS, AUGUST 7 – Identifying possible areas that are still unknown in the history and urban evolution of the city of Carthage and defining research sectors for the years to come are the main objectives of a conference held in Tunis called ”Symposium sur la stratégie archéologique et de conservation du site archéologique de Carthage”. The conference was organized for the 40th anniversary of the inscription of the archaeological site of Carthage on the world cultural and natural heritage list of Unesco (1979-2019). A great contribution to the work was provided by the Italian Archaeological School of Carthage (SAIC) supported in its various initiatives in Tunisia by the Italian Cultural Institute in Tunis since its creation in 2016.

”The results of the meeting will be helpful in delineating a global strategy in the short and medium term for the study, conservation and valorization of the site of Carthage, with particular reference to urban planning and construction obligations to be implemented in the area, currently under speculative pressure”, said Professor Attilio Mastino from the university of Sassari. Particularly interesting were the contributions of Sergio Ribichini, Les figures de Caton, ou de la coopération tuniso-italienne pour le patrimoine archéologique de Carthage ; by Attilio Mastino and Piero Bartoloni: The activity of the Italian school of archaeology in Carthage, the library Sabatino Moscati, by Antonio Corda, content, form and aim of ”Carthage. Studies and Research”, Saic’s magazine.

Editorial policies and project participation, by Giovanni Di Stefano L’amphithéatre de Carthage, nouvelles perspectives sur un monument et son contexte site . The debate for the final round table, chaired by Attilio Mastino, registered the participation of many Tunisian researchers including Mansour Ghaki, Taoufik Redissi and Moez Achour. Mustapha Khanoussi summed up the ”recommendations” that came out of the gathering ahead of the development and planning requested by Unesco.

(ANSAmed)

 

 


 

(ANSAmed) – TUNISI, 07 AGO – Identificare possibili zone d’ombra che ancora rimangono sulla conoscenza della storia e dell’evoluzione urbana della città di Cartagine e definire gli assi di ricerca da privilegiare per gli anni a venire. Questi i principali obiettivi della conferenza svoltasi a Tunisi e intitolata “Symposium sur la stratégie archéologique et de conservation du site archéologique de Carthage”, in occasione della celebrazione del 40o anniversario dell’iscrizione del sito archeologico di Cartagine sulla Lista del patrimonio mondiale culturale e naturale dell’Unesco (1979-2019). Un grande contributo ai lavori è stato fornito dalla Scuola Archeologica Italiana di Cartagine (Saic), sostenuta nelle sue varie iniziative in Tunisia dall’Istituto Italiano di Cultura di Tunisi fin dalla sua creazione nel 2016. “I risultati dell’incontro saranno utili per delineare una strategia globale a breve e medio termine per lo studio, la conservazione e la valorizzazione del sito di Cartagine, con particolare riferimento alla pianificazione urbanistica e ai vincoli di inedificabilità da imporre sul territorio, attualmente soggetto a pressioni speculative” ha detto il professore Attilio Mastino dell’Università di Sassari. Da rimarcare gli interventi di Sergio Ribichini Les figues de Caton, ou de la coopération tuniso-italienne pour le patrimoine archéologique de Carthage , di Attilio Mastino e Piero Bartoloni: L’activité de la Scuola archeologica italiana di Cartagine, la Biblioteca Sabatino Moscati, di Antonio Corda Contenuto, forma e scopi di “Cartagine. Studi e Ricerche”, rivista della Saic. Politiche editoriali e progettazione partecipativa , di Giovanni Di Stefano L’amphithéatre de Carthage, nouvelles perspectives sur un monument et son contexte site . Il dibattito che ha caratterizzato la Tavola rotonda finale, presieduta da Attilio Mastino, ha visto la partecipazione di molti altri studiosi tunisini, tra i quali Mansour Ghaki, Taoufik Redissi e Moez Achour. Mustapha Khanoussi si è incaricato di riassumere le “Recommandations” scaturite dal simposio, in vista degli sviluppi e della pianificazione richiesta dall’Unesco. (ANSAmed)

Tunisia, le rovine di Cartagine. “La Tunisia è un Paese sicuro che può essere visitato tranquillamente”. E’ questo il messaggio che la ministra del Turismo tunisino, Selma Ellouni Rekik, lancia ai visitatori stranieri, smentendo notizie allarmistiche e falsi video circolati sul web circa presunti rischi legati al terrorismo islamico. Tunisi, 17 marzo 2015. ANSA/FRANCESCO NUCCIO

L’avenir de la protection du site de Carthage 40 ans après la déclaration de l’UNESCO: le rôle de la Société scientifique “École archéologique italienne de Carthage”

Célébration du 40e anniversaire de l’inscription du site archéologique de Carthage sur la Liste du patrimoine mondial culturel et naturel de l’UNESCO.

Symposium sur la stratégie archéologique et de conservation du site archéologique  de Carthage

Tunis, 26-27 juillet 2019

L’avenir de la protection du site de Carthage 40 ans après la déclaration de l’UNESCO: le rôle de la Société scientifique “École archéologique italienne de Carthage”Communication de Attilio Mastino, Président SAIC (avec la contribution de Piero Bartoloni, Président honoraire SAIC )

 

 

Chers amis,

nous sommes venus ici à Tunis surtout pour dire l’intérêt et la disponibilité de notre SAIC, l’« École Archéologique Italienne de Carthage », de parteciper aux initiatives pour definir et elargir la stratégie archéologique et de conservation du site de Carthage et de consolider sa présence dans la liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. Le 16 décembre 1983, dans l’ouverture du Ier Congrès de “L’Africa Romana” et dans mon article sur La recherche épigraphique en Tunisie (1973-1983), j’ai déjà réfléchi sur les résultats extraordinaires de l’insertion du site archéologique de Carthage dans la Liste du patrimoine mondial culturel et naturel de l’UNESCO, à partir du 1979, et sur la présence de nombreuses équipes de recherche de niveau international sur le site de l’antique Carthage dans une saison inoubliable : « Per quanto riguarda Cartagine, è noto che operano contemporaneamente vari gruppi di ricerca archeologica (tunisini, francesi, italiani, tedeschi, inglesi, danesi, svedesi, canadesi, americani), nel quadro del programma UNESCO, con risultati di grande interesse ».Le fort engagement des Universités, du Gouvernement, de l’Institut National d’Archéologie et d’Art pour obtenir la prestigieuse reconnaissance, aussi bien que l’action de coordination, de promotion et de mise en valeur de l’identité de Carthage antique par l’UNESCO ont représenté pour la ville et pour la Tunisie entière le moteur du développement, l’élément décisif d’un relecture de l’héritage à la lumière d’une approche qui devait absolument surmonter et vaincre la phase coloniale, la reconnaissance de la valeur des cultures des périodes classiques mais surtout la valeur historique des futuhat, l’ouverture à l’Islam. En cette occasion, j’avais rappelé l’activité de Azedine Beschaouch, directeur de l’INAA, l’Institut National d’Archéologie et d’Art de Tunisie de 1973 à 1982, et de Abdelmajid Ennabli, qui a coordonné les différentes équipes internationales et a toujours rendu compte des activités des premières campagnes de fouilles à Carthage conduites dans le cadre du programme UNESCO, dans la revue CEDAC Carthage, Bulletin du Centre d’études et de documentation archéologique de la Conservation de Carthage, Tunisie, IV, 1981, p. 3 ss. (avec bibliographie 1975-81 aux p. 56-60). L’INAA a assumé la charge de coordination du travail des différentes missions. A cette occasion, Ammar Majhoubi, Hedi Slim, Latifa Slim, Naidé Ferchiou et Marcel Le Glay sont venus avec nous en Sardaigne. La déclaration de l’UNESCO a eu le mérite de modifier la perception de l’histoire de Carthage en tant que grande capitale de la Méditerranée, directement liée au Liban et à la ville de Tyr à l’Est, et à l’océan atlantique à l’Ouest, jusqu’à Gades et Tanger : capitale, tant à l’époque phénicienne et dans la phase punique, mais aussi pendant la longue période romaine qui a suivi sa fondation par Gaius Gracchus, César et Auguste, avec un territoire qui s’étendait sur plusieurs kilomètres au-delà de celui qui avait été la frontière avec l’ancien royaume numide. Et encore une capitale vandale et une capitale byzantine ; enfin l’arrivée de la dynastie des Omeyyades et le retour à être une grande capitale internationale à nos jours.

La déclaration solennelle de l’ UNESCO de 1979 venait après l’article de Giacomo Caputo qui présentait l’activité des archéologues italiens à Carthage, en particulier celles conduites par le CNR, il Conseil National de la Recherche italien, et essentiellement par le Centro di Studio per la Civiltà Fenicia e Punica : voir G. Caputo, Tunisia, Cartagine e appello UNESCO. Un decennio di ricerche archeologiche : « Quaderni della ricerca scientifica »», CNR, C/I, 1978, p. 210-217.

Il est donc nécessaire de rappeler ici les trois savants italiens qui sont en partie à l’origine de la déclaration de l’UNESCO, pour les activités conduites dans la décennie précédente : Antonino Di Vita, Andrea Carandini, Sabatino MoscatiAntonino Di Vita (Chiaramonte Gulfi19 octobre 1926 – Roma22 octobre 2011) qui, avant d’être directeur de l’Ecole Archéologique Italienne d’ Athènes, pour la première fois était à Carthage, sur la Byrsa, à la fin de l’été 1964 avec Mohamed Hassine Fantar et Azedine Beschaouch, imaginant des ruines encore cachées, de la colline en direction de Dermech et, plus loin, vers Salammbô. En 1982, Di Vita écrivit : Juste Beschaouch alors projetait le future, « lors d’une visite à Rome en juin 1972 pour rassembler des éléments concrets du programme afin de mettre en valeur et de sauvegarder les vestiges de l’ancienne métropole qu’il avait esquissée à la suite de l’appel lancé par Carthage le 14 mai, par le ministre tunisien des Affaires culturelles et de l’Information, M. Chedki Klebi, et le Directeur Général de l’UNESCO, M. René Mahen. Il n’avait pas besoin de beaucoup de mots pour me convaincre de faire venir à Carthage une présence archéologique italienne, et je dois dire que le soutien de l’ambassadeur d’Italie à Tunis, le regretté Silvano Saraceno, de Mario Mondello, directeur général des relations et des manifestations culturelles du Ministère des Affaires étrangères et de Giacomo Caputo, président du groupe de recherche pour l’Afrique du Nord financé par le CNR, a été immédiat et efficace.L’Italie a été donc l’une des nations les plus pressantes pour répondre à l’invitation du gouvernement tunisien et de l’UNESCO, en donnant officiellement (c’était le 7 juillet 1973) le début de cette expérience, unique d’un point de vue scientifique et humain (et qui il est souhaitable de ne pas rester irremplaçable), qui a travaillé aux côtés de nombreuses équipes de spécialistes, différentes pour la formation technique et culturelle, mais unies dans leur volonté d’atteindre la connaissance et de sauver les vestiges de l’ancienne métropole.En réalité, les échanges d’expériences entre les missions de Carthage se sont traduits dans une croissance culturelle précieuse pour chacun de leurs membres, ainsi que pour les collègues tunisiens également actifs sur le terrain, et dans une expérience positive – dont la valeur apparaît de plus en plus évident au fil des années – pour l’archéologie du monde classique dans son ensemble. (…) Non seulement la Carthage byzantine et de la fin de l’époque romaine des couches supérieures, mais également la Carthage des premiers siècles de l’Empire et de l’Hellénisme : il existe aujourd’hui des notes dans une vision diachronique articulée, d’une richesse inimaginable il y a seulement quelques ans, et cela est dû, justement, à la coopération internationale massive et bien coordonnée mentionnée ici.Dans cet appel au généreux tribut, je dirais presque de “réparation” de l’Occident contre l’ancienne malheureuse ennemie Phénicienne, l’Italie a tenté d’être présente (…). Par conséquent, lors de la rédaction du programme de travail ayant fait l’objet de l’accord signé avec le Directeur de l’Institut national tunisien d’Archéologie et d’Art, le prof. Azedine Beschausch, le 7 juillet 1973, a envisagé d’apporter une contribution scientifiquement pertinente – même si elle était moins visible et moins gratifiante que l’excavation systématique d’un grand bâtiment ou d’une zone urbaine monumentale – en concentrant nos efforts dans une recherche topographique visant à clarifier le problème constitué par le coin nord-ouest du système de la ville Augustéenne, le soi-disant Triangle de Saumagne.Les relations entre la centuriation rurale et l’organisation urbaine, entre l’urbanisme et la construction même, entre les nécropoles et les villes dans ses différentes phases, se situent dans l’un des coins les moins connus et certainement parmi les moins attrayants de l’usine planifiée d’Auguste. Principal domaine d’investigation : les résultats obtenus dans les cinq campagnes au cours desquelles nous avons dû inclure les recherches dont nous sommes saisis – y compris l’enquête menée sur le terrain par les chercheurs du Centre de recherche du CNR pour l’insertion de la zone explorée dans la grille régulière de Colonia Iulia Concordia Carthago – sont présentés ici pour la première fois dans un rapport préliminaire. Nous sommes en retard, bien sûr, en ce qui concerne le désir de chacun de nous et les attentes des collègues intéressés par Carthage, mais il faut dire, à notre justification partielle, que, n’ayant pas eu les moyens de structurer même un petit noyau de travail permanent, les composantes de notre mission, après chaque campagne, sont toujours revenues dans les universités d’origine – Rome, Sienne, Macerata – et leur participation aux cinq campagnes de Carthage a constitué un engagement supplémentaire volontaire, mais non moins contraignant. Ceci est également vrai, et plus encore, pour Andrea Carandini, qui souhaitait en 1973 être le directeur de notre mission sur le terrain et auquel il convient d’ajouter le mérite scientifique d’avoir aussi pu rassembler autour de lui un groupe organisé de jeunes spécialistes de valeur.Malgré ces difficultés et bien qu’il ne soit pas facile en Italie de trouver les moyens d’une vaste publication scientifique, nous arriverons bientôt à l’édition définitive de ces fouilles. Cela constituera pour les auteurs des pages qui suivent un nouvel engagement scientifique lourd, et pour ceux qui en écrivent un fardeau “administratif” non moins lourd ; mais nous assumerons volontiers notre dernier devoir dans la conviction profonde que, de la même manière, il va honorer le pays, et que les vestiges de Carthage – sacrés pour les civilisations de l’ensemble du monde méditerranéen – se sont ainsi révélés être un gardien prévoyant et une justice pour l’ancienne métropole qui, après avoir imprimé son sceau de grande puissance pendant sept siècles dans l’histoire, a dû être conquise pendant sept siècles supplémentaires – mais cette fois par un destin singulier, en tant que participant et agent de la civilisation romaine – une place dans l’Empire ne dépassant que celle de Rome ». Andrea Carandini (1937-…) Déjà en 1973, Di Vita et Azedine Beschaouch voulaient Carandini comme directeur de la mission à Carthage. Dix ans plus tard, Carandini faisait un bilan sur le volume des fouilles conclues en 1977 dans le cadre du projet qui devait amener à la déclaration UNESCO. En 1985, il entreprit le projet de fouilles stratigraphiques à Carthage par l’UNESCO dans une zone de la ville antique aussi bien que l’analyse du tissu urbain et l’analyse des relations de la ville avec le territoire. Parmi les participants figuraient Lucilla Anselmino, Clementina Panella, Carlo Pavolini et Renato Ciciagli.Grâce à la libéralité de Maria Antonietta Rizzo Di Vita j’ai aujourd’hui la disponibilité des reliefs originaux des travaux accomplis à Carthage, dans A. Di Vita, Presentazione a : A. Carandini, L. Anselmino, C. Panella, C. Pavolini, R. Ciciagli, Gli scavi italiani a Cartagine. Rapporto preliminare delle campagne 1973-77, «Quaderni di Archeologia della Libia», XIII, 1983, p. 7-61.

 

Sabatino Moscati (Roma, 24 novembre 1922 – Roma8 septembre 1997) Fondateur en 1969 du Centro di Studio per la Civiltà Fenicia e Punica du CNR, pour les recherches entre Carthage et le Cap Bon (I Fenici e Cartagine, UTET, Torino 1972). Il a travaillé en Tunisie à partir du 1966 avec Ferruccio Barreca, Antonia Ciasca, l’arch. Alberto Davico, Piero Bartoloni, Enrico Acquaro et beaucoup d’autres.

Sabatino Moscati n’était pas seulement un grand philologue, un érudit des langues sémitiques comparées, mais aussi un grand connaisseur des hommes, qui a su comprendre les talents des savants qu’il a rencontrés et qui a décidés d’encourager. En ce qui concerne les entreprises institutionnelles en Tunisie, il a commencé en 1964 à prendre contact avec les plus éminents chercheurs de la région, parmi lesquels Hechmi Sebaï, et à s’intéresser à quelques jeunes chercheurs, comme Mohamed Hassine Fantar, qui à l’époque préparait une thèse à l’Université d’Aix en Provence. L’intérêt de Sabatino Moscati était d’élargir l’horizon des études phéniciennes menées au sein de l’Istituto di Studi del Vicino Oriente de l’Università di Roma, qu’il dirigeait, principalement vers la Sardaigne et la Sicile.

En fait, à cette époque, en 1963 pour Monte Sirai et en 1965 pour Mozia, les missions archéologiques dans les deux îles principales avaient commencé. La coutume était de mener à bien le travail avec les institutions scientifiques et la protection locale, de sorte que pour Sabatino Moscati , a toujours été essentielle la collaboration avec la Soprintendenza archeologica Cagliari et celle de Palerme, alors dirigées par Ferruccio Barreca d’une art et de Vincenzo Tusa de l’autre. Puis, à partir de 1966, commence la prospection archéologique dans le Cap Bon, menée avec une équipe de chercheurs de l’Università di Roma et de l’Institut National d’Archéologie et d’Art de Tunis ; l’étude dure quelques années et est rendue publique avec deux volumes de la série Collezione di Studi Fenici publiés respectivement en 1973 et 1983. En ce qui concerne l’activité archéologique en Tunisie, elle développe depuis 1971 des projets de recherche au Cap Zebib.

De plus, Sabatino Moscati a promu de nombreuses recherches visant à la publication de collections et de matériels conservés dans les musées de Tunisie. L’étude des rasoirs puniques par Enrico Acquaro et l’étude des stèles archaïques du tophet de Carthage par Piero Bartoloni méritent d’être mentionnées. Enfin, inclus dans le Corpus delle Antichità Fenicie e Puniche de l’Unione Accadémica Nazionale, le travail de Zohra Cherif, Terres cuites de Tunisie, publié à Rome en 1996. Finalement, il convient de mentionner l’entreprise archéologique à Zama Regia, conçue et promue par Sabatino Moscati en 1997 et réalisée entre 1999 et 2012. La recherche proposée par les autorités tunisiennes et menée par l’Istituto per la Civiltà Fenicia e Punica du CNR, a été dirigée conjointement, du coté tunisien par Ahmed Ferjaoui, et, du coté italien, par le Directeur de l’Istituto CNR, Piero Bartoloni.

Les relations amicales et scientifiques de Sabatino Moscati avec le monde de la culture tunisiens ont toujours été marquées par une grande estime et un respect mutuel des prérogatives nationales, comme ce fut le cas pour toutes les entreprises internationales promues au cours des décennies entre 1961 et 1997. La preuve en est, entre autres, le fait que la direction scientifique (dans toutes les entreprises menées en Tunisie) a été la prérogative des chercheurs de l’Institut du Patrimoine la partageant avec les universitaires italiens.

 

Aujourd’hui

Ça fait 40 ans de la Déclaration UNESCO et 20 ans se sont écoulés depuis la Rencontre internationale sur Carthage qui a été organisée les 16, 17 et 18 novembre 2000 : vous savez que nous avons travaillé dans le territoire de Carthage, à Uchi Maius, maintenant à Thignica, et encore dans les thermes d’Antonin à Carthage, tout récemment pour le Congrès de Bertinoro 2017, organisé par la regretté Angela Donati. Mais je veux rappeler notamment certains congrès de L’Africa Romana : Carthage-Amilcar XI, 1994 ; Djerba XIII, 1998 ; Tozeur, XV, 2002 ; Tunis, XXI, 2017. Maintenant, depuis la création en 2016 de la SAIC, ou Ecole Archéologique Italienne de Carthage, on a réalisée la « Bibliothèque Sabatino Moscati» en Tunisie : elle a été initialement établie, avec ses 6000 volumes, dans les locaux de l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle, Rue Chott Meriam – Tunis Montplaisir, mais elle va être hébergée au rez-de-chaussée du Musée National de Carthage, Place de l’UNESCO – Colline de Byrsa (Carthage). Son transfert ainsi que le classement des livres seront à la charge de la SAIC.

Donc, cette « Bibliothèque Moscati », à Carthage, peut être un “Phare” pour tous nos projets communs : un laboratoire de recherche, de formation et de valorisation.

 PropositionsEn cette occasion de réflexion, je pense qu’il est utile de faire des propositions basées sur cette longue expérience. Nous pouvons insister ici : –   sur la méthode : avec « L’Africa Romana » et l’École Archéologique Italienne, l’Italie peut disposer de beaucoup d’espace pour promouvoir l’activité des institutions italiennes à Carthage. –   sur la réciprocité qui distingue notre approche (je veux penser aux activités de Mustapha Khanoussi, de Mohamed Hassin Fantar et d’Azedine Beschaouch en Sardaigne).-   Je crois qu’il faut mettre aussi tout en œuvre pour que la SAIC organise au moins une fois par an une réunion, ou une série de réunions, faisant le bilan des acquis scientifiques et proposant une stratégie pour le futur. –   Enfin, comme on a observé dans ces jours-ci à l’Ambassade d’Italie avec Mme Angela Zanca, l’accord culturel italo-tunisien arrive à expiration : nous demandons (ainsi que notre MAECI) d’être consultés et de pouvoir apporter notre contribution en tant que SAIC, en tant que Institut National du Patrimoine et en tant qu’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle, pour rédiger les termes du nouvel accord d’entente commune. D’ailleurs, l’accord actuellement en vigueur avait prévu la création d’un centre de formation et de documentation, ce que M. Ianulardo du MAECI venait d’évoquer et ce que nous avons en fait mis en place, en même temps que la création de la SAIC. 

Autour des recherches à Carthage

L’objectif de cette réunion, plus précisément, est de proposer une stratégie générale d’archéologie, de conservation, de recherches à Carthage. L’objectif avouée donc est de réfléchir sur les possibilités que le sol archéologique de Carthage cache encore et de fixer les priorités en matière de recherche scientifique.

Il est évident que la richesse du patrimoine de Carthage réside avant tout dans la conception urbanistique, le dessin urbain de la ville punique et de la colonie romaine avec cardines et decumani, avec une cadastration régulière, une cadastration qui est vraiment surprenante. Pour les ports puniques, M. Giovanni Macciocco, ancien Doyen de la Faculté d’Architecture de l’Université de Sassari, disait qu’ils représentent l’idée de l’urbanisme soumis à la stratégie militaire, car la ville de Carthage, enserrée dans ses fortifications, était une véritable machine de guerre, comme un bateau ancré au continent africain.

On a plusieurs Projets qui comportent aussi l’utilisation de nouvelles stratégies :

  • Lac de Tunis et Île de Santiago de Chikly, dans le lac, avec la forteresse espagnole et turque : projet du Departement d’Architecture et d’Urbanisme, Université de Sassari;
  • Îlot du port circulaire ou Île de l’amirauté dans le port militaire de Carthage : prof. Francesco Tommasello, de Catania (marques de carrière avec lettres puniques). On a pris connaissance aujourd’hui des travaux de M. Ahmed Gadhoum sur le thème de l’archéologie maritime.
  • Carthage, Thermes : voir Samir Aounallah, Attilio Mastino, Salvatore Ganga, [E]x permissu [et indulgentia] optimi maximique principis: Cartagine tra il 159 e il 162 (con appendice nel 389): grandi lavori alle terme a mare di Antonino Pio, Marco Aurelio, Lucio Vero, in L’iscrizione nascosta, Atti del Convegno Borghesi 2017, a cura di Antonio Sartori (Epigrafia e antichità, 42), Fratelli Lega : Faenza 2019, ISBN 978-88-7594-141-3, p. 203-230.
  • Thignica : les inscriptions (voir Epigraphica LXXX: Antonio Corda, Antonio Ibba, Paola Ruggeri ; Epigraphica LXXXI, Antonio Corda, Claudio Farre), relevé général, monuments (Voir Attilio Mastino, Neptunus Africanus: a Note, dans CaSteR III); Alessandro Teatini, Un cantiere di spoliazione a Thignica in età bizantina: indizi epigrafici e tracce archeologiche, dans CaSteR
  • Uchi Maius : publication de la forteresse islamique par le prof. Marco Milanese.
  • Numluli : fouilles dans le forum.
  • D’autres projets de la SAIC et deses membres sont dehors de la ville de Carthage, mais toujours en Tunisie (Nabeul, Oudna, Zama, Althiburos, ecc.).

Dans notre revue CaSteR on a traité plusieurs aspects de la ville de Carthage. Voir par exemple :

  • Da Elissa ad Annibale, tra Tiro e Cartagine: sei secoli di connessioni mediterranee tra Oriente e Occidente (Michele Guirguis, CaSteR I).
  • Gli avori di Cartagine (Piero Bartoloni, CaSteR IV).
  • Viaggiando nel tempo 1: il tofet di Cartagine (Piero Bartoloni, “Caster” II).
  • L’edificio a pianta ottagonale del porto di Cartagine e la segnalazione marittima in epoca romana (Lavinia Del Basso, CaSteR II).
  • Carthage : la ‘Fontaine aux mille amphores’ (Jean-Pierre Laporte, CaSteR III).
  • Acqua per Cartagine: la fornitura idrica in epoca punica e romana (Lavinia Del Basso, CaSteR IV).

Voir aussi :

  • Attilio Mastino, Il viaggio di Enea fino a Cartagine. La ricerca archeologica nel Mediterraneo, “Forma Urbis”, Il viaggio di Enea. Mito, storia, arte, archeologia, XXIII,1, 25 gennaio 2018 (publié en février), p. 28-39.
  • Attilio Mastino, L’attività della Scuola Archeologica Italiana di Cartagine (SAIC) nel 2017, dans Archeologia e tutela del patrimonio di Cartagine: lo stato dell’arte e le prospettive della collaborazione tuniso-italiana, Atti del seminario di studi raccolti da P. Ruggeri (Le Monografie della SAIC, 1), SAIC Editore 2017, p. 9-19.
  • Attilio Mastino, L’attività della Scuola archeologica italiana di Cartagine 2016-2017, CaSteR 2 (2017), doi: 10.13125/caster/3092, http://ojs.unica.it/index.php/caster/.
  • Carthage, maîtresse de la Méditerranée, capitale de l’Afrique (Histoire & Monuments, 1), (IXe siècle avant J.-C. — XIIIe siècle). AMVPPC, SAIC Sassari, Tunis 2018, Aounallah, A. Mastino (cur.), p. 1-500.

 

L’Ecole Archéologique Italienne de Carthage

La SAIC, « Scuola Archeologica Italiana di Cartagine. Documentazione, formazione e ricerca », est une Société Scientifique sans but lucratif, qui vise à promouvoir la coordination entre les initiatives de la coopération culturelle italienne dans la région méditerranéenne. De cette façon, elle souhaite appuyer les possibilités de recherche, formation et diffusion des connaissances et mettre en valeur les apports de chaque initiative individuelle, tout en contribuant activement au dialogue interculturel et aux politiques de développement de la Tunisie et plus généralement des Pays du Maghreb.

Fondée en février 2016, la SAIC se propose comme la voix de la communauté scientifique italienne intéressée aux civilisations de la Méditerranée ancienne, au sujet des sciences historiques, archéologiques et de l’Antiquité, l’histoire de l’art, la conservation, la restauration et la mise en valeur du patrimoine culturel.

La SAIC est en pleine croissance, en raison du nombre toujours croissant de tous ceux qui demandent d’y adhérer, à la fois des chercheurs spécialistes, des institutions, des départements universitaires et des centres de recherche, tant en Italie qu’en Tunisie, en France, en Espagne et ailleurs encore.

Le Statut de la SAIC prévoit un nombre limité de « Membres Ordinaires » (ceux qui sont promoteurs de projets de recherche dans les pays de l’Afrique du Nord et les représentants des institutions signataires d’accords de coopération transfrontalière), de nombreux « Membres Honoraires » (ceux qui sont ou qui ont été engagés dans la recherche, la formation, la documentation et la préservation du patrimoine culturel, ainsi que les étudiants de disciplines liées aux domaines scientifiques connexes) et des « Membres Bienfaiteurs » (personnes physiques ou morales qui soutiennent les activités de la SAIC par des donations ou par d’autres formes d’aide). Il y a enfin la catégorie des « Membres Correspondants » formée par des collègues étrangers ou vivant à l’étranger. La participation à la vie de la Société est définie par un Règlement intérieur élaboré par le « Conseil Scientifique » et adopté par l’« Assemblée » des Associés.

La SAIC est autonome, mais elle fonctionne d’un commun accord avec les autorités locales concernées (pour la Tunisie : l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle et l’Institut National du Patrimoine), avec le Ministère des Affaires Etrangères et la Coopération Internationale italien, l’Istituto Italiano di Cultura et l’Ambassade d’Italie à Tunis, d’une part, et avec beaucoup d’autres associations académiques et scientifiques, Fondations, Universités, Institutions régionales, nationales et internationales de l’autre, tant pour la coopération que pour l’appui ou le patronage.

La SAIC soutient ses initiatives grâce à la contribution de plusieurs bienfaiteurs, notamment la Fondazione di Sardegna, et aux cotisations de ses adhérents.

Où sommes nous ?

L’École Archéologique Italienne de Carthage a plusieurs sièges, en Italie et en Tunisie. Le siège principal et statutaire se trouve auprès de l’Université de Sassari, Dipartimento di storia, scienze dell’uomo e della formazione, Viale Umberto, 52 (07100 – Sassari). Le centre opérationnel en Tunisie est basé à l’Istituto Italiano di Cultura, 80, avenue Mohamed V (1002 – Tunis) et chez l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle, Rue Chott Meriam – Monplaisir.

L’administration du site et la rédaction de la Revue de la SAIC sont installées à l’Université de Cagliari, Dipartimento di storia, beni culturali e territorio, section Cittadella dei Musei, Piazza Arsenale, 1 (09124 – Cagliari).

 

Ce que nous faisons

L’objectif général de l’École Archéologique Italienne de Carthage est d’agir dans le domaine de la documentation, la formation, la recherche, la conservation et la mise en valeur du patrimoine archéologique.

Pour ce faire, le « Président » de la SAIC conclut des accords de coopération scientifique avec les institutions chargées de l’enrichissement, de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine culturel. L’École contribue à la formation des jeunes et encourage l’organisation de cours intensifs, des stages, des masters et des doctorats, par le biais d’accords signés avec les universités italiennes et étrangères.

Elle organise aussi des symposiums, des conférences et des séminaires sur la protection du patrimoine et la coopération culturelle.

La SAIC a également créé une bibliothèque spécialisée dans les domaines de l’archéologie, des sciences de l’Antiquité, de l’histoire de l’art et des technologies appliquées au patrimoine culturel. Cette bibliothèque Sabatino Moscati, inaugurée à Tunis le 6 Octobre 2017, est constituée par le don généreux de plus de 6.000 livres appartenant à l’illustre maître italien, qui ont été offerts par ses héritiers, ses deux filles Laura et Paola Moscati. L’École contribue maintenant à l’accroissement et à la mise en œuvre de la bibliothèque, par des volumes supplémentaires donnés par les Associés, son catalogage et son utilisation en ligne.

La SAIC a également démarré un projet éditorial pour la diffusion rapide des résultats de la recherche de ses Associés et de ceux qui en partagent intérêts et objectifs scientifiques. En effet, une nouvelle Revue (CaSteR) a été créée à périodicité annuelle et une nouvelle série de volumes (« Le monografie della SAIC ») a été mise en place. Parallèlement, un Site web et une Page du réseau social Facebook ont ​​été conçus pour tous ceux qui s’intéressent à l’Afrique du Nord et à la Méditerranée antique.

 

Nos publications

Nos publications seront presentées par M. Antonio Corda, la revue CaSteR, « Cartagine. Studi e Ricerche », arrivée au IVéme numéro et les Monographies coordonnées par Paola Ruggeri.

 

Les projets

Le projet Urbs antiqua sera presenté par Sergio Ribichini.

 

Comment adhérer

La demande d’adhésion à la SAIC peut être compilée à l’aide d’un formulaire disponible sur le site web de l’École; elle doit être accompagnée d’un curriculum vitae attestant d’un intérêt pour les objectifs de notre Société scientifique.

La candidature et le curriculum doivent être envoyés par courrier électronique au Président de la SAIC, prof. Attilio Mastino (mastino@uniss.it) et au Secrétariat de la l’École (segretario@scuolacartagine.it).

La cotisation est de 50 euros par an (100 DT pour les Membres Correspondants résidant dans les pays du Maghreb). Toutes les institutions sont exemptées du paiement de la cotisation.

 

Comment nous rejoindre

Pour plus d’informations sur la SAIC, visitez le Site : https://www.scuolacartagine.it.

Pour plus de détails sur la Revue CaSteR, pour la soumission d’un article, ou si vous voulez vous proposer en tant que Réviseur, visitez le Site : http://ojs.unica.it/index.php/caster.

Pour recevoir de l’aide à l’avance, ou suivre votre article accepté, écrivez à l’adresse électronique : redazione.caster@gmail.com.

Pour soumettre le projet d’une monographie scientifique, envoyez la correspondance à : ruggeri@uniss.it. Suivez-nous sur la page Facebook : @scuolaCartagine.

 

Les bourses

Les Universités de Cagliari et de Sassari travaillent avec l’Université de Tunis pour les jeunes qui doivent terminer leurs études en Sardaigne. Jusqu’à ce moment presque 200 Magrébins ont étudié en Sardaigne, aussi dans le domaine de l’archéologie.

Le Comité Scientifique de l’Ecole Italienne vient juste d’attribuer des bourses, dans le cadre du projet sur “La Biblioteca Sabatino Moscati a Tunisi e le pubblicazioni della SAIC: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia”.

Pour la direction de l’Ecole, on a assigné une bourse à :

  • Alberto GAVINI, six mois de bourse (juillet-décembre 2019), sur le projet « La diffusione delle attività culturali della SAIC: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia » ;

Pour « La cooperazione archeologica italo-tunisina: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia » deux bourses ont été assignées à :

  • Mosbah MABROUKI de Gafsa, « Fouilles préhistoriques de Doukanet el Khoutifa », Siliana-Tunisie. Le candidat a travaillé avec l’Università Sapienza de Rome. Responsables ; Giulio Lucarini (UNIOR e ISMEO), Alfredo Coppa (Sapienza Roma), et Nabiha Aouadi (INP) ;
  • Amir GHARBI de Bizerte (master à La Manouba) sur « Les monuments préhistoriques de la Tunisie méridionale (Wadi Lazalim) ». Le candidat a travaillé sur les fouilles de Djebba sul Djebel Ghorrah (Tibaris) près d’Uchi Maius. Responsables : Savino Di Lernia (Sapienza Roma) et Nabiha Aouadi (INP).

On examine enfin, dans cette semaine, la possibilité d’assigner autres trois bourses avec la réouverture de l’Appel à candidature et délai au 14 août comme date limite pour la soumission des candidatures, du moment que 5 nouvelles candidatures sont déjà parvenues :-   Ines BALLOUCHI, étudiante en archéologie, qui travaille sur la céramique romaine tardive dans le tophet de Carthage, dans le cadre du projet de master. Membre de l’équipe tuniso-italienne dirigée par M. Hamden Ben Romdhane et Giovanni Distefano dans l’aire comprise entre la Maalga et l’amphithéâtre de Carthage.-   Fatma TOUJ: doctorante inscrite en quatrième année en histoire à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis et en cotutelle avec l’Università degli Studi di Napoli l’Orientale. L’intitulée de sa thèse « Rites et pratiques funéraires en Tunisie : étude archéo-anthropologique des nécropoles puniques d’El Mansourah, EL Hkayma et Cap Zebib ».-   Khaled DHIFI de Regueb, Master en histoire du monde méditerranéen et sa civilisation, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, Patrimoine et muséologie (fouilles à Mahdia, Hergla, Zama, Enfida).-   Nesrine NASR, Docteure en histoire ancienne et chercheure à l’INP Tunis, « Les manifestations de l’hellénisme au site antique de Thuburbo Maius ». –   MEHDI ARFA, Master de recherche en Archéologie et technologie moderne, Fouilles de Althiburos.  

 

Conclusions

Finalement, je voudrais rappeler les difficultés qui caractérisent aujourd’hui encore les rapports entre les deux rivages de la Méditerranée et notamment les mouvements des nombreux immigrants africains qui se déplacent toujours, souvent clandestinement sur des bateaux dangereux et instables, depuis la rive sud de la Méditerranée vers une Europe pétillante et désirée, mais qui reste aussi souvent insensible et incapable d’accueillir l’Autre.Depuis le 11 septembre 2001, après les « Printemps arabes » difficiles, le thème est celui de la réconciliation nécessaire entre identités différentes, également à la lumière de véritables conflits de civilisation stimulés par le terrorisme mais aussi par de forts courants d’intolérance, alimentés de manière instrumentale en Europe. Nous avons devant nous maintenant une nouvelle phase de l’histoire de la Méditerranée, celle de l’hybridation et du biculturalisme. La récupération correcte de la mémoire du passé est alors le véritable problème auquel nous sommes confrontés, une base très solide sur laquelle bâtir un avenir fondé sur le respect mutuel.Les préoccupations de l’UNESCO pour les menaces à l’identité historique de Carthage sont les nôtres. L’UNESCO demande une stricte stratégie archéologique et de conservation, mais aussi de formation et de recherche. Nous savons que la municipalité de Carthage, le Ministère de la Culture, l’INP, l’AMVPPC seront en première ligne pour se battre pour la ville historique, pour la grande métropole punique et romaine. Mais il faut penser à une nouvelle stratégie internationale, qui doit unifier les langages, les méthodes, les objectifs, pour « Sauver Carthage » ou « Valoriser Carthage ». La SAIC s’engage à offrir tout son aide pour protéger cette extraordinaire richesse, fragile et non renouvelable.

Vincitori di due borse di ricerca sul tema la cooperazione archeologica italo-tunisina: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia. Proroga dei termini per 3 delle 5 borse al 14 agosto 2019

BANDO PER L’ATTRIBUZIONE DI N. 5 BORSE DI RICERCA SUL TEMA:
La cooperazione archeologica italo-tunisina: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia.
Primi due vincitori e proroga termini.
 
 
IL PRESIDENTE DELLA SAIC
 
 
Consultato il consiglio scientifico;
Visto il progetto “La Biblioteca Sabatino Moscati a Tunisi e le pubblicazioni della SAIC: formazione, documentazione e promozione archeologica e culturale in Tunisia;
Accertata la copertura finanziaria sul bilancio della SAIC, con fondi della Fondazione di Sardegna;
Visto il verbale infornale e provvisorio della commissione giudicatrice composta da Attilio Mastino, Sergio Ribichini, Antonio Corda;
 
DECRETA
 
Sono risultati vincitori di due delle cinque borse quadrimestrali bandite il 14 giugno 2019 (agosto-novembre 2019):
– MOSBAH MABROUKI di Gafsa fouilles prehistoriques de Doukanet el Khoutifa Siliana-Tunisie, che ha lavorato con l’Università Sapienza di Rome. Responsabili scientifici Giulio Lucarini (UNIOR e ISMEO), Alfredo Coppa (Sapienza Roma), Nabiha Aouadi (INP) 
– AMIR GHARBI de Bizerte (master à La Manouba) sur les monuments prehistoriques de la Tunisie Meridionale (Wadi Lazalim) (ha lavorato negli scavi di Djebba sul Djebel Ghorrah (Tibaris) presso Uchi Maius). Responsabili scientifici Savino Di Lernia (Sapienza) et Nabiha Aoudi (INP)
 
Sono pervenute in ritardo rispetto alla scadenza del 20 luglio le domande di:
– Khaled Dhifi
– Fatma Touj
– Nesrine Nasr
– Ines Ballouchi
 
I termini per la presentazione delle domande sono prorogati al 14 agosto 2019. Coloro che hanno già presentato domanda, sia pur tardivamente, non debbono reiterarla ma debbono precisare il nome del tutor italiano e del tutor tunisino.
Il periodo di svolgimento delle altre 3 borse andrà dal 15 agosto al 15 dicembre 2019.
Per il resto vale il bando originario.
Sassari, 29 luglio 2019.
 
IL PRESIDENTE
Prof. Attilio Mastino
 
 

Célébration du 40e anniversaire de l’inscription du site archéologique de Carthage sur la Liste du patrimoine mondial culturel et naturel de l’UNESCO Carthage, 26-27 juillet 2019 Symposium sur la stratégie archéologique et de conservation du site archéologique de Carthage (Antonio Corda, Attilio Mastino, Sergio Ribichini)

Intervention de Attilio Mastino

Chers amis,

le 16 décembre 1983 dans l’ouverture du Ier Congrés de “L’Africa Romana” et dans mon article sur La recherche épigraphique en Tunisie (1973-1983), j’ai dejà reflechi sur les résultats extraordinaires de l’insertion du site archéologique de Carthage dans la Liste du patrimoine mondial culturel et naturel de l’UNESCO, à partir du 1979 et sur la présence contemporaine de nombreuses équipes de recherche de niveau international sur le site de l’antique Carthage: <<Per quanto riguarda Cartagine, è noto che operano contemporaneamente vari gruppi di ricerca archeologica (tunisini, francesi, italiani, tedeschi, inglesi, danesi, svedesi, canadesi, americani), nel quadro del programma UNESCO, con risultati di grande interesse>>.  
Le fort engagement des Universités, du Governement, de l’Institut National d’Archéologie et d’Art  pour obtenir la prestigieuse reconnaissance et l’action de coordination, de promotion et de mise en valeur de l’identité de Carthage antique par l’UNESCO a représenté pour la ville et pour la Tunisie le moteur du développement, l’élément décisif d’un relecture de l’héritage à la lumière d’une approche qui devait absolument surmonter et vaincre la phase coloniale, la reconnaissance de la valeur des cultures des periodes classiques mais sourtout la valeur historique de la futuhat, l’ouverture à l’Islam. Dans cette occasion j’avai rappelé l’activité de Azedine Beschaouch  directeur de l’Institut national d’archéologie et d’art de Tunisie de 1973 à 1982 et de Abdelmajid Ennabli qui ha coordoné les differentes équipes internationales et a toujours tracé un bilan des activités des premieres campaignes de fouilles à Carthage conduites dans le cadre du programme UNESCO, sur l’agile revue  CEDAC Carthage Bulletin du Centre d’études et de documentation archéologique de la Conservation de Carthage, Tunisie,IV, 1981, pp. 3 ss. (avec bibliographie  1975-81 aux pp. 56-60), qui a assumé la charge de coordination du travail des différentes missions. Etaient avec nous en Sardaigne Ammar Majhoubi, Hedi Slim, Latifa Slim, Naidé Ferchiou, Marcel Le Glay. La declaration de l’UNESCO a eu le mérite de modifier la perception de l’histoire de Carthage en tant que grande capitale de la Méditerranée, directement liée à l’est avec le Liban et la ville de Tire à l’Est  et à l’océan occidental jusqu’à Gades et à Tanger: capitale à l’époque phénicienne, dans la phase punique, mais aussi à la longue période romaine qui a suivi la fondation par Gaius Graccus, César et Auguste, avec un territoire qui s’étend sur plusieurs kilomètres au-delà de celui qui avait été la frontière avec l’ancien royaume numide. Mais aussi une capitale vandale et une capitale byzantine, enfin l’arrivée de la dynastie des Omeyyades et le retour à être une grande capitale internationale à nos jours.

La solemne declaration UNESCO de 1979 venait aprés l’article de Giacomo Caputo qui présentait l’activité des archéologues italiens à Carthage, en particulier celles conduites par le Centre National de la Recherche Scientifique et particulierment par le Centro di Studio per la Civiltà Fenicia e Punica: G. CAPUTO, Tunisia, Cartagine e appello Unesco. Un decennio di ricerche archeologiche CNR, «Quaderni della ricerca scientifica», C/I, 1978, pp. 210-217.

Donc il est necessaire rappeler ici trois savants italiens qui sont en partie à l’origine de la declaration UNESCO, pour les activités conduites dans la décennie précédente: Antonino Di Vita, Andrea Carandini, Sabatino Moscati.

Sont passés 40 ans de la Declaration Unesco et nous sommes 20 ans aprés la Rencontre Internationale sur Carthage qui a été organisée les 16, 17 et 18 novembre 2000: vous savez que nous avons travaillée dans le territoire de Carthage, à Uchi Maius, maintenant à Thignica, aussi dans les thermes d’Antonin à Carthage tout récemment pour le congés de Bertinoro 2017 organisé par la regretté Angela Donati. Mai je veux rappeler les congrés de L’Africa Romana, à Carthage-Amilcar XI, 1994, Djerba XIII, 1998, Tozeur, XV, 2002, Tunisi, XXI, 2017. Maintenant, aprés la fondation de la Societé Savante “Ecole Archéologique Italienne de Carthage” dans le 2016, on a ouvert la « Bibliothèque Sabatino Moscati», crée par la SAIC en Tunisie : elle a été initialement établie, avec ses 6000 volumes, dans les locaux de l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle, Rue Chott Meriam – Monplaisir, et ensuite sera placée au rez-de-chaussée du Musée National de Carthage, Place de l’UNESCO – Colline de Byrsa (Carthage).

Maintenant la bibliothèque Moscati à Carthage peut être un “Phare” pour nos études: un laboratoire de recherche, de formation et de valorisation. Alors on se connecte bien avec les chercheurs tunisiens et les autres archéologues qui travaillent en Tunisie….